Marseille: Un millier de manifestants contre les «boues rouges»
ENVIRONNEMENT•Un millier de personnes ont manifesté samedi contre les «boues rouges» de l'usine Alteo dans les calanques...M.P. avec AFP
Environ un millier de personnes se sont rassemblées samedi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille pour dénoncer « le scandale des boues rouges ». Située à Gardanne, l’usine Altéo, qui fabrique de l’alumine, a obtenu fin décembre une nouvelle autorisation préfectorale.
Après avoir déversé au large de Cassis des « boues rouges » pendant plusieurs décennies, il pourra désormais rejeter des effluents liquides, que les défenseurs de l’environnement continuent de considérer comme polluant. « Cette folie furieuse, ça fait 60 ans que ça dure (…) On se fiche des Marseillais, des pêcheurs et de tous ceux qui vivent de la mer », a déclaré l’eurodéputé EELV José Bové, présent au rassemblement.
Pêcheurs en riverains côte à côte
« On a interpellé la ministre de l’Environnement (Ségolène Royal) : j’espère qu’on aura une annonce claire pour faire cesser ce scandale » des rejets d’arsenic et de métaux lourds en mer, a-t-il ajouté. Ségolène Royal avait désapprouvé la décision d’autoriser de nouveau le rejet d’effluents, qui a selon elle été prise par le préfet sur « ordre » direct du Premier ministre Manuel Valls.
Les opposants aux rejets d’Altéo, écologistes, pêcheurs et riverains des calanques dénoncent, nombreuses analyses et études à l’appui, la menace que font peser ces rejets sur la santé et l’environnement.
Dilution des boues
En cinquante ans d’activité, le site de Gardanne a déversé plus de 20 millions de tonnes de boues rouges sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne, en plein cœur du Parc national des Calanques. Une pétition en ligne adressée au préfet a recueilli en un mois plus de 109.000 signatures.
De son côté, l’industriel Alteo assure que son « nouveau procédé d’exploitation du site de Gardanne aboutit à la réduction du flux de métaux rejeté de plus de 99 % et constitue en cela une amélioration environnementale et industrielle majeure », grâce à l’utilisation d’un filtre-presse pour retenir les fameuses boues et les stocker en vue de leur valorisation.