SOCIÉTÉMarseille: La fondation l'Abbé Pierre demande l'ouverture de places d’hébergement d’urgence

Marseille: La fondation l'Abbé Pierre demande l'ouverture de places d’hébergement d’urgence

SOCIÉTÉDepuis le début de l'année, deux personnes sont décédées dans la rue à Marseille...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

La fondation Abbé Pierre demande « d’urgence » à « la ville de Marseille, l’Etat et l’ensemble des collectivités publiques » d’apporter « des solutions de logement aux plus fragiles » et de créer « rapidement des places d’hébergement d’urgence qui garantissent la sécurité, la santé, la dignité et l’intimité des personnes accueillies ». Après le décès d’une personne sans domicile fixe d’une soixantaine d’années dans la nuit de lundi à mardi dans le quartier de la Belle-de-Mai (3e), rue Loubon, la Fondation est « indignée ».

« Dans l’indifférence générale, on meurt de froid dans la rue »

« Comme en 1954, dans l’indifférence générale, on meurt de froid dans la rue par manque de place d’hébergement décent et respectant l’intimité et la sécurité des personnes », souligne la fondation Abbé Pierre dans un communiqué.

Le 5 janvier, un homme sans abri avait déjà été retrouvé mort par un employé municipal sur le parvis de la mairie du 1er secteur. « Il n’y a aucune volonté politique locale, estime Kamel Fassatoui, un responsable de la communauté Emmaüs Pointe Rouge. On veut que les SDF quittent la ville, qu’ils aillent ailleurs. »

Sur la page Facebook de la communauté Emmaüs, association qui lutte contre la misère et l’exclusion, les compagnons ont posté mardi une vidéo, tournée avec un smartphone. On voit un responsable de la communauté Pointe Rouge appelé le 115 à 14 h 45, d’après les images, afin d’obtenir une place d’hébergement le soir même pour une personne sans solution de logement. « Là, pour l’instant tous les foyers sont complets », répond le 115, en demandant de rappeler à partir de 20 h 30. « Ça serait pour la Madrague par contre », précise-t-il.




« A 20 h 30, ça sera trop tard, estime Kamel Fassatoui. Tous les jours, des gens viennent taper à la porte d’Emmaüs : ils cherchent un toit pour la nuit, raconte-t-il. On ne peut pas dire que la ville fasse quelque chose ».

« La ville compte environ 640 places d’hébergement d’urgence »

Les équipes du Samu social de la ville de Marseille « assurent des maraudes jusqu’à 4 h 30 du matin depuis l’an dernier et distribuent couvertures et boissons chaudes », détaille Xavier Méry, l’adjoint au maire délégué à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion. Parfois, « le Samu social sort des gens de la rue, comme Bernard, un ex-boucher qui après un drame familial s’était retrouvé à la rue », salue l’adjoint au maire.

« Le 115 va toujours se débrouiller pour trouver des places, ajoute l’adjoint. A l’UHU de la Madrague, qui assure un accueil inconditionnel, on peut rajouter une trentaine de lits en urgence. Au total, la ville compte environ 640 places d’hébergement d’urgence », poursuit-il. Selon lui, il y aurait entre 1 200 et 1 400 personnes sans domiciles fixes à Marseille.

En cas de températures négatives nuit et jour, le préfet peut déclencher le « plan grand froid » et ouvrir des lits supplémentaires.