Marseille: L'agresseur du professeur juif voulait «le décapiter»
FAITS DIVERS•La garde à vue du suspect a été prolongée de 24 heures…M.P. avec AFP
L’enseignant juif agressé à la machette lundi à Marseille par un lycéen « ne pensait pas (s)'en sortir vivant ». « Je lui disais d’arrêter de me frapper mais il continuait et je ne pensais pas m’en sortir vivant », a-t-il déclaré à La Provence.
« Honnêtement, je ne sais pas comment je vais me relever de cette terrible agression », a ajouté Benjamin qui a reconnu « devoir réfléchir » à l’éventualité de cesser de porter la kippa. Il a déclaré ne ressentir « aucune colère, mais de la peur et de l’appréhension quant à l’avenir ».
L’avocat de cet enseignant de 35 ans, Me Fabrice Labi, a rapporté mardi que son client lui avait dit : « J’ai eu le sentiment qu’il voulait me décapiter, mais la machette était souple, il n’y avait pas de prises, et j’étais protégé par le blouson que je portais ».
Des blessures plus importantes
Selon le témoignage du professeur, son agresseur visait spécifiquement sa tête avec sa machette. L’enseignant a décrit à son conseil la « déferlante de coups » et le « passage à tabac » qu’il a subis. Il s’est notamment protégé avec la Torah qu’il portait sur lui. « Il a besoin aujourd’hui d’un peu de recul et de se retrouver en famille », a jugé son avocat.
L’enseignant a été hospitalisé lundi au cours de la journée, mais a pu retourner chez lui dans la soirée. « Ses blessures sont plus importantes qu’on a pu le croire dans un premier temps », a poursuivi Me Labi, évoquant notamment des « craintes » quant à ses fonctions rénales en raison de coups reçus aux reins.
Garde à vue prolongée
L’agresseur de cet enseignant, un lycéen turc d’origine kurde qui aura 16 ans dans les prochains jours, inconnu des services de renseignement, a affirmé lors de son interpellation avoir agi « au nom d’Allah » et du groupe État islamique. Sa garde à vue a été prolongée de 24 heures.
Une enquête a été ouverte à Marseille « des chefs de tentative d’assassinat aggravé en raison d’une appartenance religieuse » et « apologie du terrorisme ». Le parquet antiterroriste de Paris s’est saisi de l’enquête.