ECONOMIEMarseille: Des matchs et des concerts mais pas de naming pour le Vélodrome

Marseille: Des matchs et des concerts mais pas de naming pour le Vélodrome

ECONOMIELes dirigeants du Stade Vélodrome n'ont toujours pas d'annonceur pour le naming...
Mickael Penverne

Mickael Penverne

Un peu plus d’un an après son inauguration, les dirigeants du « Nouveau Stade Vélodrome » ont tiré vendredi le bilan de l’activité de l’enceinte transformée. Elu plus beau stade de l’année (en France) par le magazine anglais FourFourTwo, la pelouse et les tribunes du Vel’ont accueilli près de 1,5 million de personnes depuis octobre 2014. Ce nombre devrait être dépassé cette année avec l’organisation de l’Euro 2016 en juin et juillet et l’accueil de six matchs internationaux.

Environ 55 000 spectateurs ont ainsi assisté en moyenne aux matchs de l’OM – contre 51 000 avant la rénovation. Le record d’affluence a même été battu à quatre reprises, a indiqué Bruno Botella, président d’Arema. « Le stade a rencontré son public », a-t-il assuré. C’est la filiale du groupe Bouygues qui gère désormais le stade. La ville lui verse pour cela 23,5 millions d’euros par an. En échange, Arema doit lui verser chaque année une redevance de 12 millions d’euros.

Une cuisine dans les sous-sols

Arema se voit donc contrainte de rentabiliser le Vélodrome. Pour y parvenir, elle multiplie ses sources de recettes. Elle organise par exemple des visites guidées (payantes) pendant les congés scolaires, des séminaires et des « événements » d’entreprise (près de 650 depuis 2014), et même des dîners et des soirées dansantes. Elle dispose également d’un « laboratoire » qui prépare un millier de repas par jour pour des restaurants collectifs situés dans le Var.

Autre source de revenu importante : les concerts. Le Vélodrome a accueilli en juin 2015 Paul McCartney. Plus de 40.000 personnes ont assisté au spectacle de l’ancien Beatles, âgé de 72 ans. Cette année, c’est le groupe de rockeurs - eux aussi plutôt âgés - AC/DC qui se produira à Marseille. Trois semaines après son ouverture, la billetterie est quasiment « sold out » - malgré des billets en vente à 90 € en moyenne. A l’avenir, les dirigeants d’Arema et du stade aimeraient organiser deux ou trois concerts de ce type par an.

Le summer stadium festival au Vélodrome en juin 2015 - Fabien Genco

Pour rentabiliser le Vélodrome, Arema a signé également des partenariats avec des entreprises comme Orange, Engie, la Cepac, la Sodexo, etc. En revanche, la solution du « naming » n’a toujours pas trouvé preneur contrairement à d’autres enceintes - nouvelles ou rénovées. A Bordeaux, le nouveau stade s’appelle le Matmut Atlantique. Si l’appellation ne fait pas forcément le bonheur des supporteurs des Girondins, il rapporte un peu moins de deux millions d’euros par an à son gestionnaire, Vinci Stadium. A Nice, l’assureur Allianz paye 1,9 million d’euros par an à Nice Eco Stadium (une autre filiale de Vinci) pour avoir son nom sur les façades et les billets.

A Marseille, l’affaire semble plus compliquée. Elle est même au point mort depuis quelques années. « Si c’était facile, cela se saurait, s’est défendu Bruno Botella. On est sur des budgets importants et c’est une décision forcément difficile pour les annonceurs ». Le président d’Arema s’est dit pourtant « confiant ». « Le marché se redresse et j’interprète le Matmut Atlantique comme un signe positif. On ne va pas abandonner et s’il le faut, on se mettra au prix du marché ». Lequel est visiblement inférieur aux prétentions de la filiale de Bouygues.