ECONOMIEAix-Marseille: Pour Maryse Joissains, la métropole «n'existe pas»

Aix-Marseille: Pour Maryse Joissains, la métropole «n'existe pas»

ECONOMIELa maire d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains, est opposée à la métropole...
Mickael Penverne

Mickael Penverne

La maire d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains, poursuit son combat contre la métropole. Dans un courrier - cinglant - adressé mardi au préfet de région, Stéphane Bouillon, elle estime que la métropole, qui est née officiellement le 1er janvier, « n’existe pas ». « Votre niveau, votre intelligence, vous interdisent de ne pas respecter les décisions de justice, écrit-elle au représentant de l’Etat. C’est une obligation qui vous incombe malgré les ordres gouvernementaux ».

Quelques jours après l’élection de Jean-Claude Gaudin à la présidence de la nouvelle collectivité, le Conseil d’Etat avait suspendu le 18 décembre deux arrêtés fixant la répartition des sièges au sein de la métropole. « En attendant la décision du Conseil constitutionnel », qui doit se prononcer d’ici fin février, « le futur conseil de la métropole d’Aix-Marseille-Provence ne peut pas siéger et les groupements de communes qui existent aujourd’hui peuvent continuer à fonctionner », précisait alors la haute juridiction administrative.

« Vous n’avez aucune compétence… »

Pourtant, quatre jours plus tard, Stéphane Bouillon écrivait aux six présidents d’intercommunalités pour leur confirmer que la métropole verra bien le jour « le 1er janvier 2016 ». S’il concédait que la décision du Conseil d’Etat « rend juridiquement fragile la réunion du conseil de la métropole jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel », il estimait cependant qu’elle « ne remet pas en cause la création de la métropole ».

« Votre lettre s’est contentée de rappeler la situation, se permettant de donner une interprétation fantaisiste à l’arrêt du Conseil d’Etat, lui a répondu mardi la maire d’Aix-en-Provence. Or, vous n’avez aucune compétence pour interpréter une décision rendue par la Haute Juridiction. Le gouvernement ne l’a d’ailleurs pas plus que vous (…). La métropole, à ce jour, n’a pas d’organe qui puisse engager financièrement tout le territoire » pour payer les 7 500 agents de la collectivité.

« Metropole : @prefet13 vide les caisses des EPCI au mépris de la décision du @Conseil_Etat et sans attendre la décision du @Conseil_constit ! — maryse joissains (@marysejoissains) December 29, 2015 »

Le rapporteur public du tribunal administratif de Marseille est venu apporter de l’eau au moulin de Maryse Joissains. Examinant lundi un recours sur l’élection de Jean-Claude Gaudin, il a conclu à l’annulation de ce scrutin - qui s’est déroulé le 9 novembre dans une ambiance houleuse. La décision du tribunal est attendue mercredi 6 janvier. « Quelle que soit cette décision, après les comportements de ces derniers mois (…), on imagine mal la métropole s’installer dans la sérénité qui conviendrait », commente la maire d’Aix dans un communiqué.