Stand Up Paddle : Comment les favorites du championnat de France vont se tirer la bourre
A LA RAME•Ce week-end à Sainte-Maxime, ça va se jouer entre Olivia Piana et Céline Guesdon…Propos recueillis par Christine Laemmel
Les 14 et 15 novembre se déroulent à Sainte-Maxime dans le Var, les sixièmes championnats de France de Stand Up Paddle. Olivia Piana et Céline Guesdon sont les meilleures Françaises du moment. La première est de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), la seconde d'Antibes (Alpes-Maritimes). Interview croisée des deux concurrentes.
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Ce n’est « que » la 6e édition du championnat de France. On en est où dans la professionnalisation du SUP ?
Olivia Piana : C’est en cours. Ce qui est particulier c’est que ça mélange endurance, rame et glisse. C’est ce qui fait que le SUP est atypique et on essaie d’équilibrer tout ça.
Céline Guesdon : Pour avoir un statut, il faut que le sport soit reconnu par les listes ministérielles. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. La Fédération Française de Surf a soumis plusieurs fois des dossiers mais ça prend du temps.
Le paddle se popularise de manière exponentielle ces dernières années… Ça a changé quoi pour toi ?
O.P : Nous, athlètes, on ne bénéficie pas de subventions de l’Etat. Aujourd’hui, on représente des marques qui vendent des planches. Plus il y a de personnes qui pratiquent, plus on peut représenter ces marques. Je donne aussi des cours à côté. Beaucoup de personnes veulent apprendre comment tourner ou ramer. On est vraiment en train de vivre quelque chose d’extra.
C.G : Ça fait plaisir à voir. Les gens viennent dialoguer quand ils me voient. Il y a beaucoup un phénomène de sortie en groupe qui souvent revient dans les conversations.
Ça se présente comment pour toi ces championnats de France ?
O.P : Tu peux jamais savoir ! Mais là je me sens bien.
C.G : Je me sens prête. Ça va être intéressant car Olivia n’était pas là l’an dernier, elle était blessée. Il y a une autre fille, Amandine Chazeau, brestoise, elle aussi est très forte.
On présente Céline Guesdon/Olivia Piana comme ta principale concurrente… Tu es d’accord avec ça ?
O.P : Tout à fait. C’est une grande athlète du sud. Elle a de grosses capacités cardio et elle est puissante donc il faut la suivre. Il y a aussi Amandine. Elle m’a battue sur des championnats de France à 20 secondes. Je trouve ça génial qu’on soit plus nombreuses pour pousser ce sport plus loin.
C.G : Au début c’est Olivia qui était la première. Je suis arrivée un peu après. Puis je l’ai battu, et on a bataillé, donc il y a une histoire…
C’est quoi ton classement au niveau mondial et français ?
O.P : L’an passé j’étais 3e du SUP World Séries. En France, c’est là qu’on va se retrouver avec Céline.
C.G : J’ai eu le titre de championne de France longue distance, vice-championne d’Europe et 5e au SUP World Séries.
Quels sont tes atouts pour ces championnats de France ?
O.P : D’avoir pris du recul. Avant, j’étais toujours devant. Quand tu es première, tu penses qu’à conserver ta place. J’avais beaucoup de pression. Ça m’a un peu atteint.
C.G : J’y vais pour gagner. On a des profils assez différents Olivia et moi. Elle vient du windsurf, elle fait du surf. Dans tout ce qui est vague et lecture du plan d’eau, elle a une très bonne expérience. Moi je suis plus forte sur une mer moins agitée. Sur tout ce qui est détermination et puissance peut-être… Mais Olivia et Amandine ont ça en elles aussi.
Et tes faiblesses ?
O.P : Peut-être une baisse de mental. Ça peut arriver d’un coup quand tu as des coups durs. La difficulté va être de garder ce recul par rapport à la pression.
C.G : Ça fait que 4 ans que j’ai commencé ce sport. Avant je n’étais pas du tout sur l’eau donc ça prend du temps. La partie surf, je travaille dessus mais ce sera jamais comme les gens qui surfent depuis qu’ils ont 5 ans.