SURFVIDEO. Oui, on peut surfer à Marseille (mais il faut avoir la niaque)

VIDEO. Oui, on peut surfer à Marseille (mais il faut avoir la niaque)

SURFCoucou la côte Atlantique...
Christine Laemmel

Christine Laemmel

Vous visualisez bien Brice de Nice ? Sa mèche, son air niais et sa vague qui ne vient jamais. Voilà. Et bien broyez cette image dans votre tête. On aime tous Jean Dujardin. Mais Brice a fait beaucoup trop de mal au surf méditerranéen. Car il y a bien un surf méditerranéen. Et même un surf marseillais, plus technique et plus accessible à la fois que son homologue basque. Moins cacou que le Biarrot peut-être. Car plus acharné.

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Des vagues éphémères

« Ici, on peut surfer environ 100 jours par an, d’octobre à mai », explique Florian Nicot, professeur de surf et fondateur de l’école itinérante de « la 13e vague ». Mais il faut parfois faire 40 minutes de voiture pour avoir la chance de surfer 30 minutes. La faute au vent, qui crée des conditions éphémères. « Dans 90 % des cas, chez nous, c’est le vent qui crée les vagues, développe le surfeur de 32 ans. Il forme la houle et dans sa suite des vagues qui ne cassent pas, régulières car elles déroulent sur des rochers. »

Surf à Sausset-Les-Pins (Bouches-du-Rhône) - C.LAEMMEL

Un bon point pour le sud-est. Mais « suivant la direction du vent, ça va être bien à certains endroits », plat à d’autres. Vent d’ouest : vagues au Prado. Vent du sud : zéro vague au Prado. « Les gens n’ont pas l’expérience pour savoir ça », analyse le professeur. Aux baïnes, courants difficiles à repérer de l’Atlantique, répond la lecture sibylline du vent méditerranéen.

Petite démonstration sur le spot du Menhir à Sausset ce 29 octobre :



Une petite dizaine d’élèves autour de lui, Florian Nicot distille les prévisions météo du jour, sur la corniche de Sausset-Les-Pins, à 25 km de Marseille. Ce jeudi matin, le plus vieux a une quarantaine d’années. Pauline, six ans, est la benjamine. Venue en stage avec son père et son frère, la fillette, poussée dans la mousse par son coach, prend les vagues les unes après les autres, à peine hésitante.

Florian fait un cours de météorologie à ses élèves avant de les envoyer dans l’eau - C.LAEMMEL

Pas dit qu’un 29 octobre à Hossegor, Pauline eut été aussi vaillante. « En ce moment sur la côte Atlantique, il y a tempête, argumente Florian, soleil en pleine face. Ici, à Noël, on surfe sans problème. Eux, ils ferment leurs volets parce qu’il pleut de travers. » En plus de la technicité, c’est « l’accessibilité » qui définit le surf marseillais.

Dix fois moins de licenciés en PACA qu’en Aquitaine

Florian l’assure. Les surfeurs ont plus de chances de naître ici, tout simplement parce qu’ils oseront davantage se mettre à l’eau la première fois. Passé un certain niveau, la plupart migre là où les vagues sont plus grosses. Les statistiques sont écrasantes. Les Aquitains sont 10 fois plus nombreux que les Provençaux à être licencié (8500 contre 850), selon la Fédération Française de surf.

Surf à Sausset-Les-Pins (Bouches-du-Rhône) - C.LAEMMEL


Les vocations germent ici, les talents explosent ailleurs. C’est le cas de Nathan Sadoun, Marseillais de 16 ans, un des élèves de Florian, qui a terminé quatrième aux derniers championnats de France de longbard le 23 octobre. Devant lui sur le podium, les frères Delpero. Aquitains d’adoption, Antoine et Edouard sont aussi nés à Marseille. Ils ont quitté la Provence à l’adolescence. Avant de rafler plusieurs titres de champions de France, d’Europe et de monde.

Le paddle trace la route des Provençaux

Si le grand frère Antoine brille en longboard, il aligne aussi les titres en Stand Up Paddle. Une discipline qui bourgeonne en loisir dans le Sud-Est depuis 2010. Rares sont les échoppes de plage qui ne proposent pas leur service de location de paddle. Debout sur une planche stable, il suffit de ramer pour avancer. En balade, sur l’eau en miroir de la Côte d’Azur, mais aussi en race ou en surf. Entre papi qui s’essaie deux jours par an à la promenade et sa petite fille qui en fera son sport passion sur les crêtes des vagues, le chemin est vite fait. Et déjà entamé.

Parmi l’élite du SUP, on peut au moins compter une Ciotadenne, Olivia Piana (Bouches-du-Rhône), troisième au classement annuel 2014, une Saint-Cyrienne (Var), Lydie Soulé, vice-championne de France de SUP surf 2015 et même une Antiboise, Céline Guesdon, quatrième mondiale 2015 en race. Antibes, donc, à seulement 20 km de Nice. Cassé Brice.