Rendre l’accès à la mer aux habitants. « Le but est de reconquérir le littoral en rasant les restaurants, les cabanons… construits là où la mer peut venir, indique Stéphane Bouillon, le préfet des Bouches du Rhône. Nous remettons les plages en état. Ces constructions, c’est l’histoire de Marseille des années 1950. Mais aujourd’hui nous disons aux propriétaires, "vous y étiez, vous ne pouvez plus" ».

Plus de 300 opérations de contrôles cette année sur le littoral

Ainsi, depuis 2010, l’Etat entreprend des destructions de bâtiments construits de manière illicites sur le domaine public maritime, comme à l’anse de la Marronaise, où restaurant et discothèque ont été détruits, agrandissant ainsi la plage de plus de 50 %. A l’anse de la Verrerie et celle de Maldormé, les cabanons construits illégalement ont aussi été rasés.

En 2013, le restaurant de l’anse de Bonne brise a aussi été détruit. Depuis le début de l'année, la boîte de la plage des Catalans a été rasée, pour permettre une ouverture sur la mer depuis la rue. Les cabanons de Sormiou et un restaurant de la pointe Rouge ont été démolis. « Dans 20 % des cas, il y a un contentieux judiciaire, sinon les reconquêtes se font à l’amiable », souligne Gilles Servanton, à la direction des Territoires et de la mer des Bouches-du-Rhône.

Cette année, plus de 300 opérations de contrôles se sont déroulées sur le littoral du département, de 440 km côtiers dont 88 km sableux, pour veiller au maintien du libre accès et au non-dépassement des surfaces dédiées aux activités de bains en mer.

Concessions de plages

Et les opérations vont se poursuivre en 2016 et 2017 sur l’anse de Maldormé, l’anse des Tablettes et la plage des Catalans. En février 2016, « la pizzeria des Catalans » et le restaurant « La Calypso » vont être détruites. « Ce sont 350 m2 qui vont s’intégrer à la concession de la plage, souligne Cyril Vanroye, le chef du service départemental mer et littoral. La concession permet aux collectivités d’intervenir en lieu et place de l’Etat ».

Depuis juillet 2013, la ville de Marseille est ainsi concessionnaire de la plage des Catalans. Malgré la contestation de certains habitants, comme ceux du collectif de défense du littoral, 20 % de la plage des Catalans sera privatisée à l’été 2016. Un appel d’offres pour la délégation de service public est lancé.

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« La concession de la plage du Prado sera élargie à la plage de la Pointe rouge dans une logique de maintien de services sur le domaine public maritime », indique l’Etat. « C’est le même dispositif qu’aux Catalans, il faut voir quels types d’installation il peut y avoir, sur quels critères etc. Il faut de toute façon que 80 % de l’espace soit libre pour le public », rappelle Cyril Vanroye.

Pour la ville de Marseille, le but est notamment de créer de l’emploi et de retenir une clientèle sur les plages de la ville. Celle qui, dès les beaux jours, met le cap dans le Var pour profiter de services payants, comme des transats ou de la restauration légère.