L'Insee dresse un sombre portrait de la future métropole
URBANISME•Elle doit voir le jour le 1er janvier 2016...A.R. avec AFP
L’Insee a dressé mardi un portrait très sombre de la future métropole Aix-Marseille Provence, à la traîne sur l’emploi, les transports et l’attractivité en général, et qui doit selon lui renforcer solidarité et mixité sociale.
La métropole, qui doit voir le jour le 1er janvier 2016 au grand dam de nombreux élus locaux, sera la plus étendue de France, et regroupera 1,8 million d’habitants.
« @marysejoissains "tout me fait peur dans la #metropole. On ne veut pas la solidarite avec une ville mal gérée: #Marseille" — France Bleu Provence (@bleuprovence) September 29, 2015 »
Un taux de chômage particulièrement élevé
« En matière de pauvreté, d’accès au logement et plus largement d’équilibre social, la situation de la métropole Aix-Marseille Provence est préoccupante », avec un taux de chômage particulièrement élevé, « de 9,7 % pour la zone d’emploi d’Aix-en-Provence à 12,8 % pour celle de Marseille-Aubagne au 1er trimestre 2015 », pointe l’Insee dans une note. « En 2012, plus d’un actif sur cinq est chômeur (…) dans les quartiers nord et du centre de Marseille, ainsi qu’à Port-de-Bouc et Berre-l’Étang », et il y a plus de personnes non qualifiées et moins de diplômées dans la métropole qu’ailleurs en France, relève l’institut de la statistique.
« Les jeunes, qui devraient être un atout dans le rayonnement de la métropole, sont en difficulté, plus souvent inactifs ou au chômage, et moins diplômés », et cela a tendance à s’accentuer ces dernières années.
Si la métropole comporte des poches de richesses, par exemple à Aix-en-Provence, elle compte aussi des territoires très défavorisés, notamment en centre-ville : le 3e arrondissement de Marseille est la plus pauvre des communes (ou arrondissements) de France métropolitaine, avec plus d’un habitant sur deux (51,3 %) sous le seuil de pauvreté.
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La métropole sudiste est « de moins en moins attractive »
Malgré ses « paysages variés, alliés à un climat clément », la métropole sudiste est « de moins en moins attractive », constate l’Insee. Le territoire métropolitain est incapable d’attirer chaque année plus d’habitants qu’il n’en perd : « Sur cinq ans, 143.500 habitants ont quitté le territoire », vers le reste de la région PACA notamment, « et seuls 131.000 y sont arrivés », principalement du nord de la France. Et dans l’avenir, la population de la métropole n’augmentera « que de 0,1 % à 0,5 % par an jusqu’en 2040, ce rythme de croissance s’affaiblissant avec le temps », anticipe l’Insee.
La métropole peine à attirer des jeunes, manquant par rapport à d’autres aires urbaines comme Toulouse et Lyon de grandes écoles ou d’écoles d’ingénieur. Aix-Marseille Provence a également du mal, par rapport aux métropoles comparables, à faire venir les cadres.
Carences en transports en commun
L’Insee pointe également les carences dans les transports en commun, qui poussent les habitants à utiliser plus massivement qu’ailleurs leur voiture, même quand ils habitent et travaillent dans la même commune (62 % des cas, contre 53 % en moyenne).
« Plus de solidarité, plus de mixité sociale sont autant d’enjeux cruciaux pour Aix-Marseille Provence », conclut l’Insee.