FAITS DIVERSMarseille: «Il faudrait renforcer les patrouilles de police», estime une habitante

Marseille: «Il faudrait renforcer les patrouilles de police», estime une habitante

FAITS DIVERSUne fusillade devant l'Opéra a fait un mort et cinq blessés dimanche matin...
Amandine Rancoule

A.R.

Elle a été réveillée par « des pétards », suivis du tonnerre. Hélène habite au-dessus du bar O’Stop où une fusillade mortelle a eu lieu dimanche matin. « On a regardé par la fenêtre, mais il pleuvait et l’auvent était tiré. On s’est recouchés, souligne-t-elle. Ce n’est pas un quartier tranquille donc si on devait s’affoler à chaque fois », soupire la trentenaire.

Dimanche, vers 6 heures, les passagers d’une berline ont tiré avec une ou plusieurs armes de gros calibre, dont une Kalachnikov, sur un groupe d’individus attablé au snack O’Stop. Une personne est morte, le pronostic vital est engagé pour trois autres individus et deux autres sont plus légèrement blessés.

Une vingtaine de personnes sous l’auvent

Le groupe dans la voiture aurait voulu se venger après une dispute avec un vigile. A cette heure, une vingtaine de personnes se protégeaient de la pluie sous l’auvent. « Les victimes qui étaient là sont ce qu’on appelle des dommages collatéraux, mais il y a aussi apparemment des victimes travaillant dans la sécurité, dont celle qui est décédée », a précisé, sur place, André Ribes, l’adjoint du procureur de Marseille. Quelques minutes plus tard après cette première fusillade, un taxi a essuyé des tirs dans le secteur du quai d’Arenc, visiblement par les mêmes personnes. Il n’y a pas eu de blessé.

« L’Opéra est un quartier de nuit, donc un quartier à risques par définition », estime Sabine Bernasconi, la maire du 1er secteur, présente sur les lieux. Il y a deux ans, dans le même quartier, trois hommes avaient été blessés, dont un grièvement, après avoir été pris pour cible à la Kalachnikov.

« Des tirs à peine ciblés en centre-ville, c’est grave »

En 2010, un homme avait été mortellement poignardé dans le hall d’un hôtel du quartier.

« Dans ce quartier, on n’est jamais à l’abri »

« Nous ne sommes pas en sécurité ici et j’ai peur pour mes enfants, s’inquiète une mère de famille. Je travaille dans un hôtel pas loin et parfois je passe ici à 6 heures le matin, j’ai peur car il y a toujours des groupes de gens alcoolisés, des bagarres et des hurlements ». « Dans ce quartier, on n’est jamais à l’abri, pense sa voisine, dont l’appartement donne sur la place de l’opéra. Il faudrait renforcer les patrouilles de police entre 5 heures et 8 h 30 car toutes les semaines, j’appelle la police pour des bagarres. Elle ne vient que s’il y a déjà des blessés », rapporte-t-elle.

Pour Marie aussi, « il se passe tout le temps quelque chose. Le problème, ce sont les épiceries, les boîtes et les bars, ouverts toute la nuit. Les caméras quand elles marchent ne servent pas à dissuader, les jeunes sont tellement cramés qu’ils s’en fichent totalement ». « Il y a eu des mesures qui ont été prises, des caméras partout, il y a la police qui tourne régulièrement », précise pourtant Sabine Bernasconi.