Dix questions à la con qu'on se pose sur la slackline
FUNAMBULISME•Vous n'êtes même pas obligé de vous acheter des pantalons multicolores...Christine Laemmel
Ce jeudi 10 septembre démarre à Marseille L’Urban Elements, un événement de sports outdoor qui vient s’accrocher à la façade du Mucem. Avec escalade, stand up paddle, windsurf et… slackline. Le mot est encore barbare pour beaucoup. On devine une activité entre le funambule du cirque et le loisir de babos entre deux bolas enflammées. Mais on est loin du compte. Vivien Vessaire, slackliner depuis six ans et huitième aux derniers Championnats de France « Rock the line », nous éclaire.
Peut-on faire de la slackline si on n’a ni dreads ni sandales en cuir issues du commerce équitable ?
Absolument. Pas besoin d’avoir des dreads pour être sympa. Ça vient en partie de ce milieu : tous les gens qui aiment bien chiller au parc, qui mettent leur petite sangle sur 10 mètres pour profiter d’une après-midi entre potes. Y’a vraiment tout le monde. Je connais quelques hipsters qui en font.
Peut-on vraiment faire de la slackline partout ?
Oui, à condition d’avoir des ancrages solides. Ça va assez vite d’arracher un poteau. Faut choisir des arbres assez gros dans les parcs, pas faire ça n’importe où.
Mais sinon grâce au système du cliquet, oui.
Vous vous êtes déjà accroché à un poteau en pleine rue ?
J’ai déjà déplacé un poteau et un copain a fait tomber un lampadaire juste à côté de lui. Le spot le plus fou en mode débile, c’était entre une fontaine et un lampadaire à Aurillac (Cantal). J’étais encore ignorant.
Comment on fait pour grimper sur la sangle, il y a un petit tabouret ?
Lors de certaines initiations, oui. Mais la plupart du temps, on monte directement sur la sangle. Si elle est trop haute, on fait un départ assis mais il faut un peu maîtriser.
On attend combien de temps avant de savoir faire un mètre sans tomber ?
Certains vont réussir en trois essais, d’autres vont mettre plusieurs jours, c’est vraiment aléatoire.
Et si on tombe avec 300 m sous les fesses, il se passe quoi ?
En highline (slackline en hauteur), on est retenu par une corde qui fait au moins la taille des jambes. On prend un envol, comme en escalade, on fait une chute et on atterrit tendu sous la corde. Là on se balance. Soit le mouvement s’arrête seul, soit il faut le faire soi-même et remonter en tirant sur le leash. On coince le pied au niveau du nœud sur le baudrier. On prend appui et on tire à la force des bras.
(A première vue, ce n’est pas gagné)
Il faut un peu d’entraînement. Si on est en highline incapable de revenir sur la sangle, ça peut vite poser beaucoup de problème. Il faut que les copains viennent nous chercher. Le mieux c’est vraiment de se débrouiller seul.
Et en fait c’est pas chiant de juste avancer sur un fil ?
C’est pour ça que je fais de la jumpline. On tend les sangles très fort sur 20-25 mètres et on s’en sert comme une sorte de trampoline en rebondissant sur les fesses, le ventre, le dos et on enchaîne les figures.
Sur une échelle de 1 à 10, quand on tombe sur les parties intimes, jambes écartées, ça fait mal comment ?
Cinq ou six. Ça dépend de la chute, ça peut faire très mal comme pas du tout.
Vous vous êtes cassé combien d’os en slackline ?
Et bien j’ai eu pas mal de bleus et des entorses aux deux chevilles mais jamais rien de cassé. Par contre, j’ai déjà cassé plusieurs sangles.
On est d’accord que c’est un des sports les plus difficiles à faire bourré ?
Avec deux ou trois bières, ça va. Puis ça commence à être de plus en plus dur jusqu’à devenir quasiment impossible. Mais en général, on délire bien.
A voir aussi, le reportage de 20 Minutes en 2013 sur la slackline: