EDUCATIONMarseille: Des TAP annulés dans vingt écoles du 8e arrondissement

Marseille: Des TAP annulés dans vingt écoles du 8e arrondissement

EDUCATIONLes parents d’élèves sont excédés…
Amandine Rancoule

A.R.

La coupe est pleine. Florence a posé deux RTT, une mardi et l’autre mardi prochain, pour pouvoir venir chercher ses enfants à l’école. Comme tous les élèves de 20 écoles du 8e arrondissement, ses petits auraient dû participer aux TAP (temps d’activités périscolaires) de leur groupe scolaire. Mais l’association ayant remporté l’appel d’offres s’est désistée, la laissant démunie.

« C’était à prévoir, estime Pedro, un parent d’élève, affilié au mouvement des parents d’élèves (MEP13). Mardi dernier, les enfants ont joué dans la cour en plein soleil, on les a récupérés en nage : il y avait deux animateurs pour 92 enfants », s’indigne-t-il, pointant l’incompétence de l’association.

« École Azoulay. Marseille. Dans 10 minutes les élèves sont dehors. Sans TAP (temps d’activité périscolaires) pic.twitter.com/j91rLarGXF — France Bleu Provence (@bleuprovence) September 8, 2015 »

« Ça nous "TAP" sur les nerfs »

« On a été informé au dernier moment, ce n’est pas possible », soupire Karine. Catherine aussi est en colère : « Je suis en période d’essai pour un CDI en ce moment, je commence déjà à devoir poser des jours en catastrophe : peut-être que dans deux mois, mon patron va me dire "non merci, vous posez trop de jours et au revoir" », soupire-t-elle.

Avec une cinquantaine d’autres parents, elles ont investi mardi la mairie de Bagatelle pour demander des comptes au maire, Yves Moraine (LR). Dans le hall d’entrée, c’est la cour de récré, les enfants crient « on veut des TAP », les parents déplient une banderole : « Ça nous "TAP" sur les nerfs », peut-on y lire.

Marseille LE 08 SEPTEMBRE 2015 Les parents d’élèves d’une vingtaine d’écoles du 8e regrettent l’absence de TAP pour leurs enfants - Amandine Rancoule/20 Minutes

« Je comprends la colère des parents, raconte Yves Moraine. Nous avons demandé aux associations de l’an dernier si elles pouvaient intervenir à condition de trouver un cadre juridique, le temps de faire un nouvel appel d’offres dans un ou deux mois », explique le maire.

« Où est la qualité ? »

« Ça va nous dépanner c’est sûr mais où est la qualité ? Dans certaines écoles, les intervenants les ont fait jouer dans la cour toute l’année », s’indigne un parent. L’an dernier, l’organisation des activités périscolaires a été chaotique.

Opposée à cette réforme, jugée trop onéreuse, la ville de Marseille avait d’abord refusé de les organiser. Face à la fronde des parents d’élèves, des fédérations de parents d’élèves et de différents syndicats, la ville a voulu mettre sur pied une garderie provisoire. Puis des animateurs ont été recrutés en urgence pour une mise en place progressive dans les écoles de la ville.

« C’est la même histoire que la dernière fois, sauf que la ville a eu deux ans pour mettre en place la réforme, s’agace un père. Cette fois, il y en a marre. On reviendra tous les mardis, ça occupera tout le monde comme ça ! ».