PETANQUEMondial La Marseillaise à Pétanque: Tatanes, pression et canicule, comment les amateurs se préparent

Mondial La Marseillaise à Pétanque: Tatanes, pression et canicule, comment les amateurs se préparent

PETANQUETrois inscrits au Mondial racontent leur préparation à «20 Minutes»...
Christine Laemmel

Christine Laemmel

«J’y vais comme ça ». Sous ses airs désinvoltes, Sylvette Innocenti, triple championne par équipe du Mondial à pétanque La Marseillaise (2002, 2012 et 2014) donnerait des sueurs froides à Novak « sans gluten » Djokovic ou même aux heures de vélo de Dylan Rocher, triple champion du monde de pétanque.

Le Mondial La Marseillaise, dont l'édition 2015 commence le 5 juillet, Dylan, ne l’a pourtant gagné que deux fois. Là où la décontraction de Sylvie a explosé trois années la concurrence. « Ça passe ou ça casse », enchaîne l’ancienne championne du monde et multiple championne de France, aussi tranquille sur un terrain qu’en interview.

« Je n’ai pas joué depuis le dernier Mondial, lâche même l’organisatrice d’événement, je travaille beaucoup le week-end, je n’ai pas le temps. »

Comme au bac, « on évite de jouer la veille »

Patricia Jeanjean, présidente du Comité bouliste des Bouches-du-Rhône, a disputé dix Mondiaux, avant de passer du côté du staff. Pour elle, c’était entraînement tous les week-ends. « On commençait le vendredi avec un mixte, deux femmes et deux hommes, se souvient l’éducatrice de l’école de pétanque des Amis de Saint-Julien. Puis le samedi, triplette. »

Avant d’arrêter net la veille du début du tournoi. La pétanque c’est comme le baccalauréat, « on évite de jouer la veille, il vaut mieux se relaxer. » Même le jour J, Patricia ne touche sa première boule que pour sa première partie. Ni échauffement, ni tirs d’essais.

Un rituel superstitieux dans un sport où le mental fait tout. « Il faut essayer de contrôler ses émotions, explique Benjamin Pellegrini, 28 ans, membre de la Boule Vallier, qui va disputer son sixième mondial cette année. On essaie de reproduire les bons gestes et de faire nos erreurs à l’entraînement. »

« Je suis une guerrière »

Sous la chaleur annoncée du parc Borély, où seront rassemblés plus de 10.000 joueurs, le talent sera aussi affaire de résistance. « C’est un concours très pénible physiquement », confirme Patricia, et physiologiquement. Autant oublier l’alcool toute la semaine et manger léger.

« Entre les parties, on enlève les chaussures fermées et on se met en tatanes », raconte l’éducatrice, mais « quand on est pétanqueur, on n’a pas besoin de séances de relaxation. » Flottant, sereine au-dessus de la mêlée, Sylvette masterise la pression mieux qu’un tireur d’élite du GIGN.

« La tension, ça ne me pose pas de problème, ça me galvanise », évacue la quasi sexagénaire qui joue à la pétanque depuis ses sept ans. « C’est tellement naturel, poursuit-elle, je suis une guerrière dans mon sport, rien ne va m’arrêter. » Surtout pas un petit claquage à l’échauffement.