FAITS DIVERSTirs à la Castellane: Une Kosovare raconte comment elle a été enrôlée dans le commando armé

Tirs à la Castellane: Une Kosovare raconte comment elle a été enrôlée dans le commando armé

FAITS DIVERS«Le Parisien» livre les propos d'une femme de 22 ans, amenée à participer à la fusillade du 9 février à La Castellane...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Une jeune Kosovare de 22 ans, interpellée après la fusillade du 9 février à la Castellane (16e), livre à la police judiciaire sa version des faits. Selon Le Parisien, elle a été embauchée avec deux autres de ses compatriotes «pour faire le gardien en échange de 10 000 euros par mois», rapporte le quotidien. Les commanditaires de l'attaque de la Tour K, le plan stups le plus lucratif de Marseille, l'ont recrutée dans un camp de réfugiés près de Munich, en Allemagne.

Ces derniers ont essayé de s'emparer de la tour le jour de la venue du Premier ministre, Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Alerté par des habitants ayant entendu des premiers coups de feu, une équipe de la police s'est rapidement rendue sur place, avec le directeur départemental de la sécurité publique, et a essuyé des tirs. Le quartier a ensuite été bouclé toute la journée.

«J’ai entendu des tirs. Ceux qui ont tiré étaient quatorze ou quinze»

Le matin du 9 février, la jeune femme est amenée dans un appartement où se trouvent déjà une dizaine de personnes en tenue de militaire, gantées et cagoulées. Toutes sont transportées à La Castellane puis armées de kalachnikovs. «Ils m’ont dit de rester devant une pharmacie et de surveiller. Ils m’ont donné un talkie-walkie et ils m’ont montré une direction en me disant que, si je voyais quelqu’un de cagoulé arriver par là, je devais le signaler», rapporte Le Parisien, d'après les propos de la jeune femme livrés aux enquêteurs.

Puis, l'arrivée de policiers déjoue le plan du commando armé. «J’ai entendu des tirs. Ceux qui ont tiré étaient quatorze ou quinze. Mes deux compatriotes ont aussi tiré. Ensuite, les personnes vêtues de tenues militaires se sont dispersées et nous, on était huit ou neuf mais pas tous Albanais. On est entrés dans un appartement. On s’est déshabillés. Il y avait une personne cagoulée qui rassemblait tout. Une autre personne est venue nous récupérer avec une voiture et nous a amenés dans un hôtel», raconte la jeune Kosovare. La police trouvera le soir même les armes dans ce logement.

Au total, neuf suspects ont été interpellés et placés en détention provisoire. La jeune femme refuse de désigner ses complices, de peur de représailles éventuelles.