REPORTAGECrash en Argentine: Florence Arthaud «était l'amie de tout le monde» dans son quartier marseillais

Crash en Argentine: Florence Arthaud «était l'amie de tout le monde» dans son quartier marseillais

REPORTAGELa Madrague-de-Montredon, dans le 8e arrondissement de la cité phocéenne, est sous le choc de l'annonce de la mort de la navigatrice. Ses voisins et amis témoignent...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

C’était sa voisine «depuis toujours». Florence Arthaud était chez elle, à la Madrague-de-Montredon (8e arrondissement de Marseille). «C’était son port d’attache», assure «Roro», comme la surnommait la navigatrice. Rosette, de son vrai nom, a vu Florence Arthaud il y a «cinq ou six jours» avant son départ en Argentine, où la navigatrice est décédée dans un accident d'hélicoptères.

«Elle vivait comme nous»

Rosette lui avait alors promis de lui préparer un couscous. «Elle était assise là, sur cette chaise, dans la cuisine, se remémore cette dame âgée dont l’appartement surplombe le petit port de pêche. Ici, c’était l’amie de tout le monde. Une femme très simple, pas orgueilleuse… Peuchère…, soupire-t-elle, les yeux dans le vague. En fait, elle vivait comme nous.»

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«Elle était très aimée dans le quartier, très intégrée, raconte un autre habitant croisé en train de promener son chien. Elle avait même ouvert il y a quatre ou cinq ans une galerie de peinture sur l’avenue, où elle exposait aussi les croquis de Titouan Lamazou», le navigateur. Plus bas, dans le restaurant «Chez Aldo», où Florence Artaud avait ses habitudes, les gens sont «choqués». «C’est un petit village ici, on se connaît tous. La dernière fois qu’on l’a vue, on a poussé sa voiture: en reculant, elle avait mis une roue dans le vide, alors elle est venue nous chercher et on l'a aidée », raconte Didier, un des patrons.

«C'est la mer qui aurait dû nous l'enlever»

Plus bas, au port, la navigatrice est aussi de toutes les conversations. «C’était une femme d’exception. Ce qu’elle a fait, la Route du rhum, je le ferai jamais», s'émeut René. A son arrivée, il y a «une dizaine d’années, elle venait nous parler tôt le matin, nous voir rentrer le poisson», se souvient Pierre, un triste sourire aux lèvres.

Dans sa rue, la rue Tibido, Vincent, un autre voisin, a les yeux rougis par la peine. «Dites que Florence Arthaud était mon amie, tient-il à souligner. On buvait un coup ensemble, parfois, à la maison. On a beau dire: "Ce sont les choses de la vie", aujourd’hui,... ça passe mal».

A.Rancoule / 20 Minutes

La maison de la navigatrice est toute en hauteur, sa façade d'un violet pastel détonne un peu le long des enfilades de maisons. «Elle domine la baie de Marseille, estime un voisin en montrant du doigt le toit terrasse en bois. Elle ne vivait que pour ça, la mer. C'est la mer qui aurait dû nous l'enlever. C'est la mer...»