OM: Marcelo Bielsa endosse le rôle de paratonnerre
FOOTBALL•L'entraîneur marseillais ne cesse de faire son autocritique alors que ses joueurs et la direction restent silencieux...Loic Becart
L’orage gronde sur l’OM. Il prend la forme de sifflets, descendus vendredi soir des travées du Vélodrome lors de la défaite contre Caen. Pendant que certains joueurs comme Thauvin ou Gignac s’attirent les foudres du public, Marcelo Bielsa prend le rôle de paratonnerre dans cette période délicate pour l’OM (neuf points pris en huit matchs depuis le début de la phase retour).
«Ca va plus loin que les joueurs en eux-mêmes, je prends mes responsabilités, affirme l’entraîneur argentin. Les problèmes actuels de l’équipe, je devrais les prévoir et les résoudre. Les sifflets que reçoivent les joueurs, je les ressens plus pour moi que pour les joueurs eux-mêmes.»
Marcelo Bielsa avait déjà adopté cette posture d'autocritique après le nul contre Saint-Etienne, parlant d’une «très sérieuse erreur» de sa part sur un remplacement. «Je ne veux pas prendre sur moi toutes les responsabilités: je détecte juste mes erreurs, sur le secteur dont je suis responsable», ajoutait El Loco lors de la conférence de presse qui a précédé le match contre Caen.
Silence radio dans les vestiaires et les bureaux
Car Marcelo Bielsa peut difficilement compter sur ses joueurs pour analyser publiquement la mauvaise passe marseillaise. «Dans le vestiaire, peu de monde a parlé» après la défaite contre Caen, rapporte Romain Alessandrini. A l’extérieur non plus. Le milieu offensif a été le seul à s’adresser à la presse vendredi soir. Si quelques uns (Rod Fanni, Benjamin Mendy, Michy Batshuayi) ont joué le jeu de passer en zone mixte en signalant qu’ils ne voulaient pas répondre, les autres ont pris des sorties dérobées pour éviter les questions.
Cette attitude des mauvais soirs n'est pas une première. Elle avait déjà pu être observée après l'élimination contre Grenoble (CFA) en Coupe de France, début janvier, où seul le jeune Brice Samba avait pris la parole. Lors de la défaite à Nice, aucun joueur n'avait non plus souhaité faire de commentaires.
Côté direction, le silence radio est également de mise. Le président Vincent Labrune ne s’est pas exprimé depuis longtemps en public sur la situation de son équipe. Son passage en garde à vue dans une affaire de transferts suspects n’a fait que renforcer ce silence. Tout juste sait-on par le biais de Mathieu Valbuena qu’il n’était «pas content du tout» de la défaite contre Caen et par un de ses proches qu’il «n’en peut plus de l’Argentin». Ambiance.