Corse: Jacques Costa plaide l'ignorance devant le tribunal correctionnel de Marseille
JUSTICE•Le procès du conseiller général de Haute-Corse et maire de Moltifao pour malversations financières a démarré lundi...20 Minutes avec AFP
Le conseiller général de Haute-Corse et maire de Maltifao, Jacques Costa, comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille pour des abus de biens sociaux commis entre février 2005 et août 2008 au sein de son entreprise familiale Travaux Publics Moltifao.
Lors de la première journée d’audience, lundi, il a reconnu lundi à demi-mot les faits, tout en évoquant un «contexte familial» difficile. «Je ne savais même pas que c'était interdit», a-t-il expliqué. Selon les enquêteurs, il aurait détourné des comptes de sa société environ 200.000 euros via des virements opérés vers ses comptes personnels ou par la falsification de l'ordre des chèques rédigés pour la société.
Face à l'étonnement de la présidente Christine Mée, le prévenu répond qu'il est «en dehors du coup». «Quand on a vos responsabilités [politiques], on est censé incarner la loi», a pourtant fait remarqué le procureur Ludovic Leclerc.
«Je n'ai jamais posé de question»
Une vaste enquête sur les activités économiques et les patrimoines du clan Costa avait été ouverte en avril 2009 et confiée à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS). Le frère de Jacques, Maurice Costa, était présenté comme l'une des figures emblématiques de la Brise de Mer. Il a été assassiné en 2012. Quant à Florian Costa, 30 ans, il a été abattu dans sa voiture en décembre 2010 sous les yeux de ses enfants.
Le fils de Jacques, Charles-Jean Costa, 37 ans, a plaidé la même ignorance que son père: «L'Urssaf et les comptes, pour moi, ça n'existait même pas». L'épouse de l'élu, Véronique Costa, 46 ans, chef de service hospitalier, a répondu qu’elle ne «se sentait pas concerné» par les affaires de son mari. «Je n’ai jamais posé de question. Et cela ne m’intéressait pas», a-t-elle déclaré à la barre.