MEMOIREMarseille: Une marche en hommage à Ibrahim Ali

Marseille: Une marche en hommage à Ibrahim Ali

MEMOIRELe jeune homme avait été tué en 1998 d'une balle dans le dos, tirée par un colleur d'affiches du FN...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une marche est organisée samedi au 4, chemin des Aygalades (15e), de 14h à 15h30 à la mémoire d'Ibrahim Ali, marseillais d'origine comorienne de 17 ans, tué le 21 février 1995 d'une balle en plein cœur tirée par un colleur d'affiche du Front National (FN).

« Hommage à Ibrahim Ali. Venez nombreux-ses, le 21 février à 14h00 aux 4, chemins des Aygalades. #NiSilence #NiOubli pic.twitter.com/AR0ncqom6X — Benhemani Salah (@BenhemaniSalah) February 20, 2015 »



Le tireur collait des affiches pour Jean-Marie Le Pen

Alors qu 'il courait avec ses camarades pour attraper un bus après sa répétition de danse et de rap, Ibrahim Ali a été tué d'une balle dans le dos. Le tireur, Robert Lagier, en pleine campagne présidentielle, collait des affiches de Jean-Marie Le Pen.

Les assises des Bouches-du-Rhône l'ont condamné en juin 1998 à quinze ans de réclusion criminelle. Il est décédé depuis. Des peines de dix ans et de deux ans de prison avaient été prononcées à l'encontre des deux autres colleurs d'affiches qui l'accompagnaient, l'un pour avoir aussi tiré et l'autre pour avoir porté une arme de poing.

Lors du procès, le délégué général du FN de l'époque, Bruno Mégret, avait témoigné, invoquant «une légitime défense dans l'esprit». Une thèse combattue à la barre par Gilbert Collard, l'avocat des parties civiles. «L'occasion, ils se la sont inventée. Ils avaient tellement envie qu'un groupe d'Arabes ou de Noirs les agresse pour être en conformité avec leur peur, pour enfin tirer sur une cible vivante».

«Basculement de la "normalisation" des idées du FN»

Désormais député Rassemblement bleu marine de Marine le Pen du Gard, Gilbert Colard «est l'archétype de ce basculement de la "normalisation" des idées du FN», souligne lNassurdine Haidari, le délégué régional du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran).

«Vingt ans après ce crime, nous avons une mairie FN à moins d'un kilomètre d'où il a été tué», se lamente Mohamed Mbaé, dit Soly, à l'époque président de l'association dans laquelle Ibrahim et ses amis jouaient de la musique. «Nous sommes des Français, quelle que soit notre provenance, et ça, le FN ne l'admettra jamais», lâche-t-il.