L’UMP des Bouches-du-Rhône a présenté lundi ses 58 candidats aux élections départementales. Allié à l’UDI et aux mouvements Le Tréfle et Ecologie Bleue, le parti a choisi la conseillère générale et adjointe au maire Martine Vassal pour affronter Jean-Noël Guérini à la présidence du conseil général, candidat à sa propre succession.

Dans l’opposition depuis trois décennies, l’UMP pense avoir une chance cette fois d'obtenir la majorité grâce aux mairies acquises aux municipales de mars 2014. Douze maires du département et trois maires de secteur de Marseille figurent d’ailleurs parmi les candidats. «On a déjà démontré que dans l’unité, on peut renverser des situations qui semblaient acquises», a lancé Jean-Claude Gaudin.

Du plomb dans l'aile

Pour l’instant, l’UMP concentre ses attaques sur Jean-Noël Guérini, qui espère conserver son siège en faisant alliance avec des élus communistes et socialistes. «Quand le conseil général peut donner 130 millions d’aides aux communes, cela provoque un déséquilibre entre ceux qui peuvent donner et ceux qui ne peuvent pas donner», s’est plaint Jean-Claude Gaudin avant de remarquer: « Mais il le fait dans le cadre de la loi…»

«Nous allons rééquilibrer les choses de façon normale. J’ai d’ailleurs écrit aux maires pour leur dire que nous allons continuer à les soutenir», a promis Martine Vassal en dénonçant «l’immobilisme et l’affairisme».

La campagne de la candidate a pris du plomb dans l’aile la semaine dernière avec l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les marchés de l’eau de la communauté urbaine. A la suite de la Chambre régionale des comptes, le parquet financier national s’interroge sur ces contrats de plus de 3 milliards d’euros et dont «l'économie générale du contrat est très favorable aux intérêts du délégataire», c’est-à-dire La Société des eaux de Marseille, filiale de Veolia.

Un conflit d'intérêts?

A l’époque du renouvellement de ces marchés, Martine Vassal dirigeait la commission «agglomération éco-responsable» de Marseille Provence Métropole. L'élue UMP était, en même temps, trésorière du Conseil mondial de l'eau, une organisation présidée par Loïc Fauchon, PDG de la SEM.

Martine Vassal assure avoir appris l’ouverture de cette enquête par la presse. «Je suis, bien sûr, à la disposition de la justice pour répondre aux questions, indique-t-elle. Mais je ne suis pas inquiète. Je ne vois pas pourquoi je le serai dans la mesure où j’ai eu le soutien de l’ensemble des membres de la commission. Si tout le monde est entendu, on verra bien que nous avons fait les choses normalement».