Marseille: Les écoles des quartiers sud veulent rester prioritaires
EDUCATION•Les parents d'élèves et les enseignants se mobilisent pour faire partie de la nouvelle carte des réseaux d'éducations prioritaire...Mickael Penverne
Une centaine d’enseignants et de parents d’élèves ont manifesté mardi matin devant les portes du rectorat à Aix-en-Provence pour protester contre la nouvelle carte des réseaux d’éducation prioritaire (REP), présentée en décembre par la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem.
Si le dispositif couvre largement les quartiers nord, il concerne très peu les quartiers suds. Le groupe scolaire Air Bel (11e), par exemple, est amené à quitter le dispositif à la rentrée 2015. L’établissement, composé de 9 maternelles et 14 primaires, accueille 600 élèves.
«Nous sommes dans une cité enclavée où le taux de chômage atteint 60 % et où les parents ne sont pas toujours francophones, explique une enseignante qui souhaite conserver l'anonymat. Nous avons tous les critères qui répondent au REP.»
«Un îlot de pauvreté»
Le groupe scolaire risque de perdre tous les bénéfices du réseau: un poste d’enseignant supplémentaire, une psychologue à mi-temps et un poste RASED (réseaux d’aides spécialisés aux enfants en difficultés).
Pour se faire entendre, les enseignants ont fait grève et les parents d’élèves ont bloqué l’établissement pendant quelques heures. Sans résultat, pour l’instant. Mais la mobilisation commence à faire tache d’huile. L’école des calanques à La Cayolle (9e) aimerait bien, elle aussi, intégrer le réseau d’éducation prioritaire.
«Nous sommes un îlot de pauvreté dans un quartier aisé, indique sa directrice Chantal Renaud. Ici, il y a de la violence, de la drogue et de la misère sociale […]. Cela fait six ans que l’on demande à être prioritaires. Mais rien ne bouge. Cette fois encore, on attend d’être oublié.»