«Aujourd'hui, n'importe qui peut être agent», affirme Vincent Labrune
FOOTBALL•Quelques jours avant sa garde à vue, Vincent Labrune s'est livré à quelques confessions...Loic Becart
C'était le 12 novembre, moins d'une semaine avant sa mise en garde à vue dans l'affaire de transferts à l'OM, notamment ceux d'André-Pierre Gignac et Souleymane Diawara. Le président de l'Olympique de Marseille rencontrait des journalistes de L'Equipe et évoquait le système actuel du football. Le quotidien sportif publie ses propos ce jeudi, alors que Vincent Labrune et les autres protagonistes de l'affaire sont sortis de garde à vue.
«Aujourd'hui, n'importe qui peut être agent, affirme-t-il. Ne soyons pas naïfs. Ils font comment les grands personnages sulfureux, qui ont envie d'aller dans le football ? Ils trouvent des petits à la sortie des écoles, ils leur font passer le diplôme et aujourd'hui la moitié des agents qui ont une licence sont des couvertures pour d'autres mecs. Ça existe déjà.»
«Tu gères des mecs qui essaient de se mettre dans tes dossiers»
Le président de l'OM évoque le nombre grandissant d'intermédiaires dans les périodes de transferts. «À la sortie d'un mercato, t'es épuisé. Pour les 10 % de ton temps que tu passes vraiment à faire du business, 90 % du reste tu gères des mecs qui essaient de se mettre dans tes dossiers. Je comprends au fur et à mesure le système car la gestion des agents, au départ, c'est José (Anigo), qui s'occupe de ça chez nous. Depuis 2013, il avait un peu la tête à l'envers et n'avait plus trop envie de faire ça. J'ai commencé à m'y mettre sérieusement à l'été 2013. Et ce que je constate, c'est que, quand c'est le transfert, là il y a beaucoup de monde.»
Il prend pour exemple le transfert de Mathieu Valbuena au Dynamo Moscou où il a fallu gérer avec un agent dont la licence n'était pas valable en France. «Donc, on a filé le mandat de vente à Meissa, qui ne voulait même pas au départ. Mais je lui ai dit: ‘‘On a un problème, on ne peut pas payer le mec.'' Donc on lui a filé le mandat de vente, ce n'était pas incohérent parce que c'est Meissa qui, dans les faits, a permis de réaliser la vente. Bernès (l'agent de Valbuena), lui, a été géré en direct par les Russes. Dans cette affaire précise, si on n'avait pas fait de mandat, on était dans une merde noire [...]. On aurait pu avoir des problèmes.»