Arménie-France :«Je rêve de faire venir Mkhitaryan à Marseille», confie le président du club arménien de Marseille
FOOTBALL•Philippe Cazarian, président du club d'Ardziv à Marseille, raconte ses liens avec la communauté arménienne avant le match amical entre la France et l'Arménie mardi...Propos recueillis par Camille Belsoeur
Pas besoin de fouiller très loin pour se convaincre que le club d'Ardziv trempe ses racines dans la communauté arménienne de Marseille. Sur la feuille de match de l'équipe première face à Fréjus en Division d'Honneur lors de la dernière journée de championnat, les noms couchés sur le papier - Krikorian, Agobian, Ahanessian... - évoquent l'Arménie et le lointain Caucase. Fondé en 1924 par des immigrés arméniens ayant fui le génocide, le club d'Arziv a fêté ses 90 bougies en juin dernier. Avant le match amical Arménie-France mardi 14 octobre (18h), le président du club, Philippe Cazarian, nous raconte son club qu'il préside depuis 14 ans.
Deux de vos joueurs ont été recrutés par le club arménien Erevan Ararat (D1) en début de saison. Comment cela s'est-il passé ?
Nous avons fêté les 90 ans de notre club la saison dernière. Et au cours de festivités en juin, nous avons invité le club d'Erevan Ararat à venir jouer un match amical contre nos joueurs. Nos supporters et les membres du club me demandaient sans cesse si nous allions recruter des joueurs d'Erevan, mais ce n'est pas si simple et c'est finalement l'inverse qui s'est produit (rires). Le staff d'Erevan Ararat a repéré deux de nos joueurs, Zaven Bulut et Robin di Laurio, qui avaient tous deux déjà joué en semi-pro ou pro dans leur carrière. Ils nous ont fait une offre et nous les avons laissés partir là-bas. C'est la première fois qu'un club arménien professionnel recrute certains de nos joueurs.
Y a-t-il toujours beaucoup de personnes d'origine arménienne qui jouent dans votre club aujourd'hui ?
Parmi les membres du club on a une majorité de gens d'origine arménienne ou d'Arméniens. On est à la fois ouvert vers l'extérieur et fier de notre identité et de ce lien avec l'Arménie. Moi-même, je suis d'origine arménienne mais de la 3e génération comme beaucoup de gens à Marseille. Ce sont mes grands-parents qui sont venus habiter en France. Ils habitaient près de la frontière turque en Arménie.
Pour les membres de l'Ardziv, le choix ne va t-il pas être trop difficile entre encourager la France ou l'Arménie mardi soir ?
Ici, tout le monde supporte la France lors des matchs des Bleus. Mais pour ce match contre l'Arménie je ne sais pas (rire). Ce sera quand même l'Arménie d'abord. Mais vous savez, les joueurs arméniens peuvent embêter l'équipe de France. Ils ont vraiment fait souffrir la Serbie (1-1) lors de leur dernier match de qualification. Mais il n'y aura pas Mkhitaryan, la star de l'équipe qui joue à Dortmund. Il est blessé.
Avez-vous des liens avec la famille Mkhitaryan, dont le père Hamlet a joué dans la région ?
Oui, je connaissais très bien Hamlet, le père d'Henrikh, qui était une star en Arménie. Je l'ai vu plusieurs fois à Erevan. Hélas, il est parti trop tôt (décédé d'une tumeur au cerveau à 33 ans). Je n'ai jamais rencontré directement Henrikh, qui a autant de classe voir plus encore que son père, mais j'ai des liens avec des personnes de son entourage. Et nous espérons le faire venir à Marseille un jour, pour un match amical ou un événement. C'est un de mes rêves.
Parmi vos jeunes, beaucoup sont fans de Mkhitaryan?
Oui, c'est sûrement son maillot que porte le plus nos jeunes joueurs à l'entraînement (rire).