FAITS DIVERSMarseille: Un maçon jugé pour le meurtre d'un adolescent des quartiers nord

Marseille: Un maçon jugé pour le meurtre d'un adolescent des quartiers nord

FAITS DIVERSLes assises des Bouches-du-Rhône vont juger de mercredi à vendredi, le geste de Jean Grabo, soupçonné d'avoir tué en 2011 un adolescent depuis sa cuisine...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il est 19h, le 2 mai 2011, lorsque Jean Gabro, armé d'une carabine 22 LR, tire à trois reprises depuis son appartement au premier étage d'un petit immeuble du 15e arrondissement de Marseille. Selon l'accusation, il n'appelle ni la police, ni les secours.

Un témoin l'aperçoit au contraire, vociférant, en pleine rue: «Ca commence à bien faire», ajoutant à l'adresse du médecin du quartier: «Heureusement que je suis intervenu, ils allaient s'occuper de votre voiture.»

Antoine, un adolescent bien connu dans le quartier, git au sol. Les secours, appelés par une passante, font face à l'effervescence qui se crée autour du blessé. L'ambiance se tend. L'adolescent décède malgré les soins qui lui sont prodigués. Devant les policiers de la brigade criminelle de la sûreté départementale, le maçon reconnaît avoir fait feu pour intimider deux jeunes.

Selon l'enquête, Jean Grabo, défendu par Me Dominique Mattei et Me Eric Dupont-Moretti, a affirmé, qu'il avait déjà, un peu plus tôt dans la journée, interpellé deux jeunes hommes qui rodaient autour du local d'une société de sécurité visible depuis sa cuisine. Lorsque les jeunes étaient revenus, il avait alors brandi un fusil par la fenêtre, les mettant une deuxième fois en fuite. Mais, lors de leur troisième visite, le quinquagénaire s'était mis à tirer. Vers le sol, selon ses dires.

L'expertise médicolégale révélera que l'un des projectiles 22 LR avait perforé un poumon de la victime, endommageant irrémédiablement le coeur et le foie de l'adolescent. L'autre adolescent, âgé de 17 ans, avait pris la fuite avant de se livrer à la police.

Un solitaire et un impulsif

Outre l'arme utilisée pour le meurtre, une carabine de marque Erma-Werke que Jean Grabo a expliqué avoir acheté en grande surface dans les années 80, le maçon avait accumulé dans son petit appartement un véritable arsenal: deux carabines, plusieurs fusils, dont un fusil à pompe, des munitions en nombre, des cartouchières, des chargeurs approvisionnés.

Il est décrit par son frère aîné, Joseph, qui habitait à l'époque des faits le même immeuble, comme quelqu'un de «solitaire, impulsif, pas méchant mais capable de réactions violentes» dès qu'il se sent attaqué.

Un voisin a confirmé qu'il avait beaucoup changé après avoir subi une agression. Un vol avec violences dont les auteurs n'avaient pas été retrouvés malgré le dépôt d'une plainte. Le verdict est attendu vendredi soir.