Provence Basket : Chris Davis ou la vie d'américain anonyme en Pro B
BASKET•Né à Dallas et nourri au basket universitaire américain, l'arrière du club de Fos-sur-mer n'a pas eu la carrière dont il rêvait. Mais il s'épanouit à l'ombre...Camille Belsoeur
À la lecture du parcours de Chris Davis, rien ne le prédestinait à atterrir un jour à Fos-sur-mer. Ce grand gaillard texan (1,95 m) est né à Dallas, puis a fait ses classes dans le basket universitaire américain, notamment dans l'équipe de North Texas university (USA-NCAA, 1998-2003), puis aux Texas Tycoons (2004-2005). Mais dans la marmite de l'immense réservoir nord-américain de jeunes espoirs, il n'a jamais pu perçé au pays. L'arrière texan décide donc de rejoindre l'Europe pour percer. D'abord la Finlande, au Karkkila entre 2005 et 2007, puis la France.
Aujourd'hui, Chris Davis attaque sa troisième saison avec les jaunards de Provence Basket, nouvelle appelation du club de Fos-sur-mer. «Dans le groupe on le surnomme la force tranquille, raconte le coach Rémi Giuitta. C'est un Américain au profil atypique, dans le sens où il n'a pas un jeu individuel mais complètement au service de l'équipe. Il peut joueur arrière, ailier et dépanner à plusieurs postes sans râler. C'est vraiment une force pour l'équipe.»
«Le beau temps ça me rappelle presque le Texas»
Chris Davis est aussi parfaitement intégrer à la vie à la française, sept ans après son arrivée à Charleville-Mézières en N1. «J'adore vivre ici à Marseille. C'est un tout. J'aime la culture, les gens, le beau temps. Ça me rappelerait presque le Texas», rigole t-il. L'arrière texan aime aussi basculer de l'Anglais au Français, le temps de quelques phrases. «Mon Français est presque fluent maintenant, je comprends tout et je peux dire pas mal de choses.»
Sur les parquets, Chris Davis doit pourtant en faire plus pour goûter à la Pro A, son rêve, d'ici la fin de sa carrière qui approche désormais à grand pas à 33 ans. «C'est clair que c'est un peu mon rêve de goûter un jour à la Pro A. J'y crois, avec le club on peut espérer faire mieux que les saisons précédentes et aller au bout des play-offs.»
Le roi du barbecue
Pour l'entraîneur Rémi Giuitta, son joueur texan «doit penser davantage à lui-même sur le parquet et prendre plus le jeu à son compte pour franchir un palier». Un comble pour un Américain. Mais Chris Davis encaisse ce constat sans sourciller. «Le coach a raison, je dois améliorer mon shoot et mes stats pour porter un peu plus l'équipe.»
Comme dans les barbecues qu'il affectionne organiser chez lui, «c'est la spécialité texane», le natif de Dallas doit enfumer ses adversaires cette année en Pro B pour sortir un peu de cet anonymat qui lui va si bien.