Des fins de mois difficiles

Des fins de mois difficiles

Football Pour Marseille Consolat, le club des Quartiers nord, le quotidien est délicat en National
Camille Belsoeur

Camille Belsoeur


Pour Marseille Consolat, le club des Quartiers nord de Marseille, la montée en National s'avère difficile à digérer. Pour la première fois de son histoire en troisième division française, l'équipe phocéenne a raté son début de saison avec seulement un seul point en cinq journées et une avant-dernière place au classement. «On n'avait pas de doutes sur le fait que le début de saison serait très dur, explique Jean-Luc Mingallon. Mais on pensait que ça allait être le cas d'un point de vue financier, pas d'un point de vue sportif.»



Peu de sponsors



Plus petit budget de National, Consolat peine en effet à joindre les deux bouts. Le départ surprise, mardi 9 septembre, de Mathias Lozano, l'adjoint de l'entraîneur William Prunier, illustre parfaitement l'amateurisme d'un club qui a grimpé les échelons très vite. «En fait, Mathias est employé par la mairie. Cet été, il avait le temps de travailler avec nous, mais là il ne peut plus avec son emploi du temps», confie le président, qui ne remplacera pas son adjoint faute de budget. Au quotidien, les joueurs et leur staff bricolent. Pour jouer à Bastia lors de la 4e journée de championnat, Consolat a rejoint la Corse en bateau, quand toutes les autres équipes le font en avion. «Les joueurs se sont endormis à quatre heures du matin, et on est arrivé là-bas à six heures», glisse Jean-Luc Mingalon. En début de saison, le directeur sportif Djamal Mohamed confiait que «l'objectif sera évidemment le maintien pour cette première saison. Mais sur 2-3 ans, on vise la Ligue 2.» Une ambition qui ressemble plus à un fantasme à l'heure actuelle. Le club peine à attirer des partenaires et à obtenir des subventions pour grandir.

■ «On pâtit de la réputation Quartiers nord»

Le président marseillais ne digère pas la «mauvaise réputation» de son club dans le championnat. «Quand Colmar nous accuse d'avoir laissé notre vestiaire sale chez eux, ça fait toute une histoire. Il y avait de la boue et trois épluchures de bananes, d'accord, mais si le PSG fait ça, personne ne dit rien. Les mecs là-bas nous parlaient de kalachnikov alors qu'ils ne sont jamais venus dans les quartiers Nord», confie-t-il.