A Marseille, le PS craint le « zéro pointé » aux sénatoriales
POLITIQUE•La fédération socialiste des Bouches-du-Rhône doit affronter la concurrence de Jean-Noël Guérini, et faire face à ses propres divisions...Mickael Penverne
Le moral est toujours en berne au PS. Après la défaite aux municipales en mars, la fédération des Bouches-du-Rhône du Parti socialiste aborde les élections sénatoriales avec défaitisme. Selon Jean-David Ciot, le Premier secrétaire fédéral, il est possible qu’il n’y ait aucun sénateur socialiste des Bouches-du-Rhône le 28 septembre, contre trois actuellement.
«La défaite à Marseille et la non-victoire à Aix nous mettent dans une situation difficile, explique-t-il. Aujourd’hui, nous ne sommes pas en capacité de faire un sénateur ou une sénatrice dès le 1er coup.» C’est Samia Ghali, sénatrice sortante et maire du 8e secteur, qui mène la liste socialiste.
Un «apaisement de façade»
Comme beaucoup de maires et d’élus du départemen, qui sont aussi de grands électeurs, elle s’est opposée à la métropole. Mais l’argument risque de ne pas suffire. D’abord, parce que la gauche est «ultra-divisée». Le Parti communiste et les écologistes devraient présenter leurs propres listes. Le PS doit également affronter la concurrence de son ancien patron, Jean-Noël Guérini.
Autre épine dans le pied du PS: le Front national. Selon Ciot, «un certain nombre d’élus seraient tentés de voter» pour la tête de liste du FN, Stéphane Ravier, qui pourrait devenir le premier sénateur frontiste. Mais ce sont aussi les divisions internes qui menacent le PS d’une nouvelle défaite. «Tout le monde attend les sénatoriales pour savoir qui va manger qui, témoigne un militant. Si Samia (Ghali) sauve son siège, elle pourra prétendre prendre la main sur la fédé. Mais Patrick (Mennucci) la veut aussi et Jean-David (Ciot) veut la garder. Aujourd’hui, c'est vrai, tout le monde se parle. Mais c’est un apaisement de façade.»