Patrimoine Le «Belem» a droit à son nettoyage d’hiver

Le «Belem» a droit à son nettoyage d’hiver

PatrimoineLe trois-mâts est en escale technique à Marseille pendant quinze jours...
Amandine Rancoule

Amandine Rancoule

Sans son enveloppe d’écume, il est déshabillé. Nu, mais toujours majestueux. Le "Belem", le dernier trois-mâts français, construit à Chantenay-sur-Loire en 1896 pour le commerce de fèves de cacao avec Belem, au Brésil, est en cale sèche à Marseille.

«Il navigue huit mois et il reste en hivernage et escale technique quatre mois, précise Christelle de Larauze, la déléguée générale de la Fondation Belem. Sur 3 millions d’euros de budget, entre 300.000 et 500.000 euros sont consacrés à l’entretien, un devoir pour la fondation». Et cette fois-ci, les ouvriers de Sud Marine Shipyard doivent repeindre la carène et nettoyer les deux lignes d’arbre, servant à faire tourner l’hélice.

À bord, l’équipage, réduit pour l’occasion de 16 à 6 marins, continue la «bricole». «En gros, 800 pièces du gréement, des poulies, des manilles… sont envoyés à sabler puis sont repeintes», raconte Christophe Beyssier, le second capitaine, chargé de suivre les chantiers.

Cet hiver, pendant 45 jours, Gaël, le charpentier de marine et quatre autres marins ont par exemple refait les 1200 m2 de joints du pont supérieur. Ce mardi matin, c’est plus cool. Il répare une armoire en bois et en verre dans laquelle le capitaine affiche le programme de la journée des stagiaires*.

«Parfois, il est obligé de passer onze couches de peinture sur le pont, note Christophe Beyssier. Le travail de marin sur un bateau historique est génial, mais nous sommes obligés de composer avec l’histoire du bateau, avec son esthétique: on ne peut pas se permettre de laisser dépasser une tête de boulon.»

*www.fondationbelem.com