La métropole divise les élus

La métropole divise les élus

Politique Certains sont davantage favorables à un pôle métropolitain
Mickaël Penverne

Mickaël Penverne

Pôle métropolitain ou métropole ? Depuis plusieurs semaines, le débat agite le Landerneau politique local avec, d'un côté, les élus de huit intercommunalités, et de l'autre, les élus et le milieu économique marseillais. Mercredi soir, la communauté d'agglomération d'Aubagne a adopté les statuts du pôle métropolitain en cours de constitution, baptisé Pôle de Coopération Provence 13. Pendant ce temps, Eugène Caselli (PS), président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, prépare ses arguments en faveur de la métropole qu'il présentera à François Hollande le 30 octobre à l'Elysée. Quelle est la différence entre leurs deux projets ?

Compte de Provence
En attendant le projet de loi de décentralisation attendu pour début 2013, la métropole, telle qu'elle existe aujourd'hui, est une sorte de « super-communauté urbaine » qui dispose de compétences propres et qui peut aussi récupérer, par convention, certaines prérogatives des conseils général et régional : aménagement du territoire, développement économique, assainissement, action sociale, etc. Avantage : il n'y a plus qu'une seule institution pour coordonner le développement et l'aménagement du territoire. « On pourrait améliorer les principales voies de communication vers Aix, Fos ou l'aéroport de Marignane, argumente Eugène Caselli. On peut imaginer une amélioration du TER, par exemple, qui fonctionnerait comme un RER avec un cadencement de 10 minutes. » Inconvénient de la métropole : elle centralise beaucoup de pouvoirs sur la cité phocéenne. Ce que rejettent les élus des agglomérations voisines, qui préfèrent un système où le partage des compétences est négocié. « Le pôle métropolitain, c'est avant tout un état d'esprit de coopération qui permet de préserver notre proximité et notre réactivité », explique Magali Giovannangeli, présidente de l'agglomération d'Aubagne. Inconvénient : ce partage du pouvoir peut s'avérer paralysant. Pour Yves Luchaire, professeur à Sciences Po Aix, spécialisé dans les collectivités territoriales, il est sans doute possible de couper la poire en deux : « Une seule autorité sur un territoire peut simplifier beaucoup de choses. Mais faire quelque chose de trop centralisateur serait aussi contre-productif. Il ne faudrait pas non plus que son dirigeant se prenne pour le nouveau Comte de Provence. »