timingAvant les vendanges, le grand suspense

Avant les vendanges, le grand suspense

timingLa récolte des raisins commence traditionnellement au mois de septembre...
Christine Ludwig

Christine Ludwig

Sans cesse, il se promène dans ses parcelles, un œil sur la vigne, quelques raisins à la main. Bernard Lartigue goûte le plus souvent possible ses grappes. Le propriétaire du château Mayne Lalande, à Listrac-Médoc, ne le fait pas par gourmandise, mais pour connaître le moment de vendanger. Si elles ont lieu vers la fin septembre, il n’y a toutefois pas de date précise pour lancer le coup d’envoi. Suivant la météo et la maturité des fruits, il choisit de démarrer la récolte. Une décision compliquée qu’il prend après mure réflexion.

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Au maximum de son potentiel


«Quand on est proche de la nature, on est toujours prudent. Il n’y a pas de vérité mathématique. C’est pourquoi la date de vendange change chaque année», explique le vigneron. «La vigne est comme l’homme. Elle n’aime pas quand il fait trop chaud, elle n’aime pas avoir soif. Et il lui faut des aliments de qualité pour être en bonne santé. J’essaye de savoir à quel moment elle est au maximum de son potentiel.»

Depuis son premier millésime qui date de 1982, Bernard Lartigue a eu le temps d’apprendre à connaître ses plants et à les apprivoiser. Il se base sur le goût sucré ou non des raisins, la consistance de leur peau et la saveur de leurs pépins. Ajouté à cela, il réalise des analyses pour quantifier le taux d’acidité et de glucose. Tout comme ses confrères dans les autres châteaux.

Une météo clémente

A cette période de l'année, toute la région est sur le qui-vive. Au château Fonréaud à Listrac-Médoc, une camionnette blanche s’arrête devant la propriété. Trois jeunes en vêtements de sports viennent se présenter à l’accueil pour travailler dans les vignes au moment des vendanges. Manque de chance, tous les besoins sont déjà pourvus. «C’est une période très intense. La vendange des blancs est déjà terminée et on se prépare à vendanger le rouge», explique Guillaume Chanfreau, propriétaire du château. «Pour harmoniser tout ça, on essaye de planter des cépages tardifs sur des sols qui facilitent la maturation.»

«  Une photo publiée par Lamothe Bergeron (@lamothebergeron) le 29 Sept. 2016 à 6h10 PDT  »


Cette année, même s’il a plu jusqu’à la fin du mois de juin, le temps de septembre est idéal. Le ciel est bleu et les températures clémentes permettent à la vigne de se développer tranquillement. «En revanche, quand il pleut, il faut parfois commencer la récolte pour ne pas se retrouver avec des raisins abîmés sur les bras. Le goût du vin s’en retrouverait altéré», poursuit Guillaume Chanfreau.

Chaque château se lance au moment qui lui semble opportun. «Malgré toutes les techniques de chai que l’on connaît, le goût du vin se joue dans les vignes et c’est ça qui détermine le résultat final.» Alors mieux vaut bien réfléchir avant de se lancer.