Le jour où je me suis improvisée négociante en vin
METIER•Au contact des pros, j'ai essayé de me lancer dans l'achat et la vente de bouteilles...Christine Ludwig
Déambuler entre trois caisses de Saint-Emilion qui partent vers l’Australie, un lot de Cadillac côtes de Bordeaux destiné à un client français et une sélection de vins du Médoc préparés pour un restaurateur à Bordeaux, c'est le quotidien d’un négociant en vin. Moi aussi, je voulais être l’intermédiaire entre les vignerons et les consommateurs. Pour apprendre le métier de négociant, je me suis rendue chez Millesima, dans le quartier de la gare Saint-Jean à Bordeaux.
>>> Retrouvez l’ensemble de nos articles sur les vins de Bordeaux
Manuela Picot, responsable du pôle événementiel, me guide au cœur des immenses hangars dans lesquels sont stockées les bouteilles de vin. «En tout, nous vendons 2 millions et demi de bouteilles par an. 30% part à l’international, vers les Etats-Unis, Hong-Kong et Singapour principalement. Ce ne sont que des particuliers qui achètent.»
Passer par un négociant en vin permet aux vignerons de s'assurer une part de ventes de leur production. La maison de négoce, elle, fait ensuite son chiffre en visant une clientèle ciblée: des particuliers, la grande distribution ou les restaurateurs.
Chez Millesima, les pièces sont régulièrement humidifiées pour que l’atmosphère soit propice à la conservation du vin. Et des lampes jaunes spécifiques maintiennent le stock dans une lumière tamisée, qui ne nuit pas aux bouteilles. Je me dis que ça ne va pas être facile de mettre sur pied un modèle d’entreprise. D’autant qu’il faut, chaque année, garder de la place pour les bouteilles qui arrivent.
Des palettes jusqu'au plafond
«Les négociants achètent les vins en primeur. Ils commencent par les goûter en mars, huit mois après les vendanges, même si le vin n’a pas encore fini de se former. Ensuite, les vignerons annoncent leurs prix en mai. C’est là que nous passons commande», explique Manuela Picot. Et les palettes de vin arrivent enfin en octobre. Alors qu’une moitié est vendue, l’autre reste chez le négociant pour vieillir ici.
La réserve de bouteilles est parfaitement organisée. C. LUDWIG/20 MINUTES
Les palettes qui s’élèvent jusqu’au plafond sont classées par appellation, château, année d’achat et année de production, selon ce qui est alloué au négociant chaque année. «Tous nos achats passent par des courtiers. Ce sont eux qui nous annoncent notre allocation, c’est-à-dire le pourcentage de récolte que nous avons le droit d’acquérir chaque année», souligne la négociante.
A moi de créer ma maison de négoce
Maintenant, c’est à moi de me lancer. Je sors du papier, un stylo et j’expose mon plan à Manuela. «J’aimerais bien trouver un local proche de la Garonne. Disons quelque-chose qui fasse 2.000 mètres carrés. Je fais bien attention de ranger mes bouteilles par provenance, dans un endroit assez humide, avec des un bon éclairage.»
>>>> A lire aussi: Comment je suis devenue une pro de l'épamprage
La négociante en vin m'arrête. Il faut que je puisse donner un cadre à mon entreprise. Je réfléchis un peu et me lance: «Pour lancer le commerce, je vais aller rencontrer les vignerons. Je vise une moitié de clientèle de touristes et l’autre moitié des fidèles bordelais qui commanderaient leur vin chez moi. Et puis je compte appeler les courtiers pour me faire connaître auprès d’eux. Si je suis gentille, ça devrait aller non?»
La spécialiste de la maison Millesima sourit. Visiblement, mon projet un peu bancal. «Avec votre bâtiment excentré, vous risquez de ne pas attirer grand monde. Et comme il est près du fleuve, attention à ce que les camions puissent aller et venir sans souci!» Elle me reprend aussi sur mon projet global. «Il ne suffit pas de vous présenter auprès des courtiers. Pour vous insérer dans le marché, il va falloir miser sur des bouteilles peu connues.»
Manuela Picot : « Elle va avoir besoin d'un budget colossal pour un projet peu élaboré! Impossible pour elle de se faire connaître avec un entrepôt en périphérie. Il lui faudrait ouvrir une boutique en ville. Mais pour ça, il faut un capital de départ très important. Elle ferait mieux de commencer par du commerce en ligne pour se constituer des fonds.»
Manuela Picot : « Elle va avoir besoin d'un budget colossal pour un projet peu élaboré! Impossible pour elle de se faire connaître avec un entrepôt en périphérie. Il lui faudrait ouvrir une boutique en ville. Mais pour ça, il faut un capital de départ très important. Elle ferait mieux de commencer par du commerce en ligne pour se constituer des fonds.»
<div>
Manuela Picot : « Elle va avoir besoin d'un budget colossal pour un projet peu élaboré! Impossible pour elle de se faire connaître avec un entrepôt en périphérie. Il lui faudrait ouvrir une boutique en ville. Mais pour ça, il faut un capital de départ très important. Elle ferait mieux de commencer par du commerce en ligne pour se constituer des fonds.»
Manuela Picot : « Elle va avoir besoin d'un budget colossal pour un projet peu élaboré! Impossible pour elle de se faire connaître avec un entrepôt en périphérie. Il lui faudrait ouvrir une boutique en ville. Mais pour ça, il faut un capital de départ très important. Elle ferait mieux de commencer par du commerce en ligne pour se constituer des fonds.»
Manuela Picot : « Elle va avoir besoin d'un budget colossal pour un projet peu élaboré! Impossible pour elle de se faire connaître avec un entrepôt en périphérie. Il lui faudrait ouvrir une boutique en ville. Mais pour ça, il faut un capital de départ très important. Elle ferait mieux de commencer par du commerce en ligne pour se constituer des fonds.»