Des nouveaux sommeliers très rock’n’roll
TENDANCE•Fini les professionnels du vin impressionnants avec leur costume et leur vocabulaire compliqué...Christine Ludwig
Jean, basket et chemise ouverte, une tenue décontractée qui serait parfaite pour aller boire un verre. Mais dans le restaurant la Belle maison situé dans le 9e arrondissement de Paris, c’est l’uniforme du sommelier, Thomas Jemin. Exit la cravate et la veste de costume. Un vent de renouveau souffle sur la profession.
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«Même si on est toujours très carrés, notre approche est beaucoup plus décontractée», explique le professionnel. Un vocabulaire simple, des vins plus jeunes et une attitude qui décomplexe le client, voilà les marqueurs principaux de cette nouvelle génération.
Faire tomber les barrières
Une tendance globale en France, observée par Sophie Barral, responsable de l’Ecole du vin à Bordeaux. «L’échange et la simplicité donnent aujourd’hui toute sa signification à ce métier. Les sommeliers nouvelle génération véhiculent l’idée qu’il n’y a pas de bonnes réponses, pas de science exacte en matière de vin. Chacun a ses propres goûts et ses mots pour le décrire.» Une façon de faire tomber la barrière entre le consommateur et son conseiller.
« Coup de cœur et coup de fourchette Belle Maison #bellemaison #franckbaranger @emiliebonaventure #bonneadresse #75009 #foodloverguide #foodstagram #nouvelleadresse #newplace #restoparis #parisbouge Une photo publiée par ParisBouge (@parisbouge) le 5 Oct. 2016 à 9h27 PDT »
L’émergence de la bistronomie, qui privilégie des plats simples à partir de produits frais aux plats gastronomiques, a largement contribué au changement des mentalités. «S’il y a plus de fraîcheur dans les assiettes, il y a aussi plus de fraîcheur dans les verres», constate Thomas Jemin.
L’héritage des anciens
Et dans leur apparence. «Ils ont clairement des looks plus diversifiés. Ils laissent de côté la broche en forme de grappe typique pour une apparence plus hipster. Tout comme en cuisine, il n’est pas rare de voir des sommeliers avec des tatouages, une barbe ou un pantalon relevé au dessus de baskets», sourit la responsable de l’Ecole du vin. La nouvelle génération de sommeliers n’envoie pas pour autant tout valser. Les connaissances basiques sont toujours un socle sur lequel ils s’appuyent.
«Ils ont beaucoup de respect pour leurs aînés, même s’ils ont une approche complémentaire», analyse Stéphanie Barral. Les pontes de la profession accueille ces petits jeunes avec bienveillance, à l'image de Jean-Luc Jamrozik, président de l'Association des sommeliers d'Ile-de-France. «Nous sommes fiers de cette nouvelle mouvance même si j'aimerais rappeler qu'il est impératif de bien connaître de vignoble français. Et de ne pas brûler les étapes, car ils ont beaucoup à apprendre.»
« Découverte du nouveau restaurant "Belle Maison" ce midi, dernier né de la team Pantruche & Caillebotte situé à deux pas de l'Hotel Amour. Carte iodée et déco bleutée à tomber. #bonneadresse #paris9 #bellemaison Une photo publiée par Fanny Morel (@cheesymagazine) le 23 Sept. 2016 à 6h03 PDT »
Tout dépend du mode sur lequel le client aimerait être traité. «Bien sûr, on sert toujours les grands vins comme des grands vins. Si on me branche sur l’analyse des classiques, je peux tout à fait accompagner des clients sur ce mode. Mais pour l’heure, ils sont plutôt avides de découvertes», confirme Thomas Jemin. Une façon subtile d’allier le neuf à l’ancien.