DEGUSTATIONDeviner la couleur d'un vin à l’aveugle, un exercice bien plus compliqué qu'il n'y paraît

Deviner la couleur d'un vin à l’aveugle, un exercice bien plus compliqué qu'il n'y paraît

DEGUSTATIONPas facile de savoir ce qu'on boit avec un bandeau noir sur les yeux...
Christine Ludwig

Christine Ludwig

Au fil des années, après avoir consommé un certain nombre de verres de vin blanc et de vin rouge, toujours avec modération, on se dit qu’avec le temps, on les reconnaîtrait «les yeux fermés». L’Ecole du vin de Bordeaux a rebondi sur cette expression et propose une série de cours ludiques pour mieux connaître l’univers du vin. Dont un atelier «J’ai essayé de deviner la couleur de mon vin à l’aveugle». Rouge, blanc, rosé, dans les faits, ça n’avait pas l’air bien compliqué. Alors je me suis prêtée au jeu. Conclusion: l'exercice est bien plus difficile qu’il n’y parait.

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Poisson ou viande en sauce?


Mon formateur, Benoit-Manuel Trocard, me tend un masque de sommeil noir. C'est officiel, je ne vois plus rien. «Ouvre ta main droite, je vais te tendre le premier verre de vin. Commence par bien le sentir avant de le goûter.» Je m’exécute et essaye de diriger le verre vers mon visage sans me casser une dent. J’hume le contenu de mon verre, fais tournoyer le vin, hume à nouveau. Rien ne me vient. Je trouve le breuvage plutôt minéral mais ça ne m’aide pas beaucoup. Au goût, j’essaye de penser à des associations avec des mets qui pourraient m’aider. Est-ce que ça irait mieux avec du poisson ou avec une viande en sauce? Comme je ne sens presque pas de tanins, je pars sur du blanc.

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«Ah, donc c’est du blanc pour toi. Eh bien vas y, essaye le deuxième verre», sourit Benoit-Manuel Trocard. Je le porte à mes lèvres. Aïe, même constat. «Je dirais aussi que c’est du blanc. Je sens des arômes de fruits jaunes et je sais que c’est typique du vin blanc.» Je suis déjà plus sûre de mon coup. Arrive enfin le troisième verre, encore du blanc selon moi. Rien qu’au nez, je sens les odeurs de sucre qui se dégagent. Le goût aussi, très rond, me fait penser à des fruits très murs et me rappelle les vins blancs liquoreux que j’ai pu déguster dans ma jeunesse en Alsace.

«  Cours de dégustation avec l'école du vin de Bordeaux! ️ #wine #vindebordeaux #redwine #bordeaux #degustation #ecoleduvinbordeaux Une photo publiée par LAURA (@laura_frmt) le 17 Mai 2016 à 11h01 PDT  »


Les sens en éveil

Je peux maintenant enlever mon masque de nuit. «Tu as eu deux bonnes réponses sur trois», m’annonce mon formateur. «Le premier verre ne contenait pas du blanc mais du Clairet de 2014. C’est un vin entre le rosé et le rouge, qui n’est produit que dans la région de Bordeaux.» Suivait un vin blanc sec, de l’entre-deux-mers 2014, aux arômes de citron et de pamplemousse. Puis un vin blanc liquoreux de 2009.

«Il faut retenir de cet atelier que la dégustation de vin se fait vraiment grâce à plusieurs de nos sens. La vue, le goût et l’odorat.» Une chose est sûre, avec un bandeau sur les yeux, toute mon attention était focalisée sur les odeurs et les saveurs. A moi désormais d’accorder le même degré d’attention au vin, même quand je sirote nonchalamment un verre dans un bar.