Mélange de genres5 choses que les auteurs de comics ont emprunté aux contes

5 choses que les auteurs de comics ont emprunté aux contes

Mélange de genresLes héros Marvel et DC Comics ont plus d'un point commun avec les contes de fées...
Thierry Weber

Thierry Weber

Batman et Alice aux pays des merveilles, aucun rapport? Les plus connaisseurs reconnaîtront sans mal la présence d’un chapelier fou dans les deux ouvrages. Mais les auteurs de comic books se sont inspirés des contes de notre enfance sur plus d’un élément, au moins cinq à vrai dire.

La quête initiatique

«Dans les contes, le héros descend dans un monde souterrain pour affronter des démons, parfois ses propres démons, sa propre violence», commence Nadine Decourt, chercheuse en littérature comparée et spécialiste des contes. Ça ne vous rappelle rien? Le super héros lui aussi affronte des monstres pas si différents de lui. Venom par exemple, l’alter-ego maléfique de Spiderman, s’invite souvent dans les pages du comic book.

Au fil de ces aventures, «l’enfant du conte va atteindre l’âge adolescent, et le super héros des comics va passer de l’adolescence à l’âge adulte. On retrouve un même rite initiatique mais qui ne démarre pas au même niveau», met en parallèle Camille Baurin, auteur d’une thèse sur les super-héros de comics et d'un blog sur les comic books.

«La quête a pour but cette accession à une vie ordinaire d’adulte», décrit Nadine Decourt. Or, l’envie inavouée (ou pas) de nombreux super héros n’est-elle pas un jour de raccrocher la cape et le masque pour vivre une vie normale?



Les attributs du héro

L’un des éléments en commun entre héros et super héros est ce que Nadine Decourt appelle «les attributs», objets ou pouvoirs détenus par le protagoniste principal. «Hercule par exemple a sa massue, Jean de l’Ours [héros de conte populaire dans les Pyrénées et en Russie] a une canne énorme… Dans les contes et plus largement dans le merveilleux, on a une sorte de profusion d’effets spéciaux qui n’ont pu qu’inspirer», évoque-t-elle.

Tout de suite on pense au bouclier de Captain America, à Mjöllnir, le marteau de Thor, personnage par ailleurs librement mais ouvertement inspiré de la mythologie nordique, ou simplement aux pouvoirs et costumes des «supers».



Les rôles des femmes

A l’inverse de personnages riches en testostérone, on retrouve aussi une dynamique propre aux femmes dans les deux types d’ouvrage. «Marie-Jane Watson dans Spiderman, c’est un personnage plus secondaire, qui a le côté un peu creux des princesses de conte de fées. Même si Lois Lane dans Superman a son caractère, elle reste aussi dans une position d’être sauvée», cite en exemple Camille Baurin. D’ailleurs, le jeune homme note «quelque chose de chevaleresque» dans le comportement de Superman à l’égard de la célèbre journaliste.

Dans les contes, les femmes «ont pour épreuve initiatique le mariage et faire des enfants», rappelle la chercheuse, et on se souvient aussi de Raiponce enfermée dans sa tour à attendre d’être sauvée. A noter tout de même l’existence de super héroïnes qui elles, savent très bien se débrouiller.



L’orphelin

Apparemment un héros heureux n’est pas un bon héros. Dessinés ou écrits, de nombreux protagonistes sont «généralement orphelins ou avec des parents méchants. On le retrouve avec Batman qui a vu ses parents se faire assassiner, Superman qui est coupé de son monde d’origine, ou Spiderman qui a aussi perdu ses parents», évoque le spécialiste des comics. Cet élément se remarque aussi dans Cendrillon, Hansel et Gretel, ou la Petite fille aux allumettes, qui n’ont pas vraiment eu une vie facile.



La métamorphose

Souvenez-vous du Fauve dans X-men, vous savez ce primate bleu très intelligent qui fait même de la politique. Maintenant imaginez-le en marron et habiter dans un manoir retranché et vous obtenez…  Oui c’est ça, la Bête de La Belle et la Bête. «Un dessinateur a même représenté le Fauve en référence au film de Jean Cocteau», rappelle Camille Baurin. La métamorphose en animal est fréquente dans les deux genres littéraires, que ce soit le prince charmant transformé en grenouille ou le scientifique transformé en monstre terrible, à l’instar du Lézard dans Spiderman. Et bien souvent, le héro doit triompher de monstres qui n’ont plus grand-chose d’humain.



Entre parallèles et ressemblances, il paraît évident que les super héros se sont inspirés des contes. Marvel, DC comics, vous êtes démasqués.

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