Quatre raisons de voir «Veep»
•Rédaction 20 Minutes
DECRYPTAGE - Cela pourrait être un sujet de thèse: comment définir l'humour de «Veep»? La série d'HBO allie à une satire mordante de la vie politique américaine, des punchlines de sitcom.
Politique et comique. Pas dit que les deux fassent bon ménage au format série. Rares sont d’ailleurs les chaînes à s’y essayer. «Veep», dont la saison 2 arrive en France en coffret DVD, poursuit pourtant son bonhomme de chemin outre-Atlantique. En deux ans, le quotidien de Selina Meyer, vice-présidente (abrégé VP ou Veep) des Etats-Unis et reine des gaffeuses, s’est fait une place de choix dans les soirées télé. Principalement grâce à son humour, que d’aucuns jugent inclassable.
Argument 1 : un mélange des genres détonants
Le sériephile et blogueur Romain Delmas fait partie de ceux-là. «Pour moi, la série est vraiment à cheval sur plusieurs genres. Elle alterne entre satire et comique de situation façon sitcom.» On est loin des Guignols de l’Info mais tous les personnages, et surtout celui incarné par Julia Louis-Dreyfus, sont des caricatures de ce que la politique peut faire de pire.
Argument 2 : Sarah Palin parodiée
La propension à gaffer de la VP mais aussi sa prédilection vestimentaire pour le rouge, évoquent à ce propos une autre femme politique, bien réelle: Sarah Palin, ancienne candidate à la vice-présidence et gouverneure de l’Alaska. Car si les gags n’atteignent pas toujours des sommets de finesse, la série ne manque pas une occasion de dévoiler au détour d’une scène cocasse les rouages, parfois navrants, de l’administration américaine. «Tout cela donne une réflexion intelligente et drôle sur la vie politique», souligne Romain Delmas.
Argument 3 : ses dialogues subtils
Toujours sur le fil, l’équilibre comique de «Veep» repose entièrement sur l’interprétation des comédiens et la qualité de son écriture. «Tout l’humour ou presque de la série tient dans la subtilité de ses dialogues», explique Anne-Sophie Vermorel, du site SériesAddict. «On ne s’esclaffe pas comme dans un épisode de “Friends”. On est plus proche de l’humour britannique.» Logique, le créateur de la série, Armando Iannucci, est lui-même anglais.
Argument 4: un humour qui plaît déjà aux Français
Qu’en est-il chez nous? Les Français goûteront-ils la farce «Veep»? Pour Sophie Paulet de Séries Chéries, c’est déjà plus ou moins le cas. Et de citer la série «H» ou le faux documentaire «Inside Jamel comedy club» comme points de comparaison. «Sur ce type d’humour, incisif voire un peu méchant, il y a une demande publique. On ne peut pas faire et voir que du “Un gars, une fille“.»