NEGOCIATIONPourquoi il faut (vraiment) négocier son assurance emprunteur

Pourquoi il faut (vraiment) négocier son assurance emprunteur

NEGOCIATION«Pour un crédit de 250 000 € courant sur 30 ans, vous pouvez économiser 20 000 voire 25 000 €»...
Alexis Moreau

Alexis Moreau

L’assurance emprunteur, c’est sécurisant mais ça coûte cher, en moyenne «1000 € par an pour chaque souscripteur», selon Antoine Fruchard, le fondateur de Réassurez-moi. Une somme conséquente, qui pourrait fondre comme une glace menthe chocolat en plein soleil grâce aux conseils de nos experts.


Déjà peut-on s’en passer?

Pour ceux qui se disent que le meilleur moyen de faire des économies est de ne pas payer du tout, sachez que cela va être très compliqué. Si l’assurance emprunteur n’est pas légalement obligatoire, «les banques la demandent presque systématiquement et ne vous accorderont pas de crédit sans», précise notre interlocuteur.

Rassurez-vous, on peut négocier

8 millions de Français concernés, 8,4 milliards d’euros de cotisation chaque année…Ce produit financier est un gros marché pour les banques, qui se partagent presque 85 % de la clientèle, d’après la fédération française de l’assurance (chiffres 2014). Pourtant, rien ne vous oblige à signer le contrat que tend votre créditeur.

Pour économiser, faites donc jouer la concurrence. En effet, la loi Hamon permet aux signataires de résilier librement leur assurance dans le délai d’un an à compter de la souscription. Avec la Loi Sapin II, qui rentrera en vigueur le 1er janvier 2018, tous les ménages pourront, quand ils le souhaitent, changer d’établissement.


Pour gagner combien?

«C’est très variable. Pour un crédit de 250.000 € courant sur 30 ans, vous pouvez économiser 20.000 voire 25 000€», annonce Guillaume Bocq, en charge de ce produit chez Assurance & conseils. Pourquoi un tel écart entre les offres proposées par les établissements bancaires et les compagnies d’assurances? Pour deux raisons.

Déjà, «les banques proposent toutes les mêmes tarifs, basés sur le profil type d’un couple de 50-55 ans», ajoute Guillaume Bocq. Du côté des compagnies d’assurance, le prix de la police est calculé en fonction du risque, en matière de santé, que représente le débiteur. Les jeunes ont donc tout intérêt à comparer les offres. Ensuite, «les cotisations à verser aux établissements bancaires restent fixes pendant toute la durée du prêt. Même si le capital emprunté baisse (puisque vous êtes sérieux et que vous remboursez ce que vous devez), renchérit Antoine Fruchard. La plupart des assureurs se basent, eux, sur le capital restant. Le coût diminue donc chaque année».

Votre banque peut-elle refuser?

Concrètement, si votre nouvelle assurance présente un niveau de garantie équivalent au contrat déjà souscrit ou souhaité, il y a peu de risques. «Dans 95 % des cas si le dossier est bien monté (fait avec un professionnel), il est accepté», indique le fondateur du comparateur Réassurez-moi. Dans le cas contraire, votre organisme de crédit aura 10 jours pour justifier son choix.


Mais attention à ne pas changer pour changer

Parfois à vouloir faire une bonne affaire, on oublie de lire les petites lignes et les annexes. «C’est important de choisir une compagnie fiable, avec prix garantis du début à la fin du crédit, insiste Guillaume Bocq. J’ai déjà eu des clients qui se retrouvaient avec une très importante majoration passé cinquante ans et ne pouvaient plus résilier.» Après, comme dirait ma grand-mère, on ne paye jamais trop cher une bonne leçon.

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