Que faire quand il refuse d'aller à l'école
Psychologie•La peur et la flemme sont à prendre au sérieux quand un enfant refuse d'aller en classe...Coralie Lemke
La petite moue qu’il affiche sur son visage et ses gestes lents ne vous trompent pas, votre enfant n’a pas envie d’aller à l’école. S’il a peur de s’y rendre, ce n’est pas nécessairement par crainte de l’inconnu. Mais plutôt parce qu’il ne veut pas se séparer de vous. «Les deux premières semaines à l’école maternelle ont été dures pour Matteo. Il pleurait et ne voulait pas me quitter. C’était un grand bouleversement pour lui», se souvient Anaïs, maman de deux enfants à Pibrac, près de Toulouse.
«Quand les parents sont très protecteurs et très présents physiquement, la séparation nette peut être mal vécue par les jeunes enfants. Il faut préparer l’enfant petit à petit», prévient Suzanne Guillard, responsable de la Société française de psychologie (SFP). «L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur au moment de la rentrée peut aussi lui donner l’impression qu’on se débarasse de lui.»
Dans un premier temps, lui parler calmement permettra de le mettre en confiance. Des phrases toutes simples comme «c’est une façon de devenir grand» ou «tu vas apprendre plein de choses là bas» lui feront comprendre que l’école n’est pas une punition.
Se séparer en douceur
«Quand c’est possible, les parents ne doivent pas hésiter à accompagner le petit dans sa salle de classe pour qu’il ait un accueil individualisé. La rupture sera moins nette et les parents pourront également voir dans quel environnement leur enfant va évoluer tout au long de l’année», propose Liliana Moyana, la présidente de la Fédération des comités de parents d’élèves (FCPE).
On peut aussi lui proposer de retrouver des amis quelques minutes avant le début des cours. Entrer ensemble dans la cour permet de dédramatiser la situation. «C’est sur que de voir ses parents qui lui disent au revoir derrière la grille peut rendre un enfant très triste», souligne Liliana Moyana.
Pas de punition
Quand le refus d’aller en cours survient plus tard, au collège ou au lycée, les causes peuvent être plus graves, comme le harcèlement scolaire. Si votre enfant n’a aucune motivation et peut paraître flemmard, assurez-vous aussi qu’il ne soit pas en échec scolaire.
«Se tourner vers les instituteurs et l’inscrire à des cours de soutien lui permettront de retrouver le goût d’apprendre. Le punir de tablette ou de téléphone portable ne servira à rien. Mieux vaut éviter de braquer les adolescents, car plus ils sont âgés et moins il est facile de leur parler», prévient Suzanne Guillard. La méthode douce, sans doute la plus efficace des réactions.
>>> Retrouvez l’ensemble de notre dossier sur la rentrée des classes
Les 7 phrases qui marchent le plus pour le rassurer:
- L’école, ça permet de grandir.
- Tu vas apprendre plein de choses là-bas, lire, écrire, compter…
- Tu vas te faire plein de nouveau amis.
- Et puis tu ne seras pas tout seul, il y a déjà ton copain Jérémy.
- Ne t’inquiète pas, je serai toujours là pour venir te chercher après l’école.
- A la fin de la journée, tu auras plein d’histoires à me raconter.
- L’école ça ne dure pas pour toujours ! Il y aura bientôt de nouvelles vacances.