Il était une fois… L'historien Michel Vergé-Franceschi a accepté de remonter le temps avec «20 Minutes». Pour nous conter anecdotes et faits historiques fondateurs de «la montagne dans la mer», l’auteur d’«Une Histoire de l’identité corse» s’est arrêté dans cinq lieux emblématiques de l'Ile de Beauté.

Ajaccio

Napoléon Bonaparte est né là le 15 août 1769. Il est le fils de l’avocat Carlo Maria Bonaparte, docteur en droit de l’université de Pise et de Maria-Letizia Ramolino, une femme très jolie et parmi les mieux dotées d’Ajaccio. Le prodigieux destin des Bonaparte ajacciens s’est poursuivi avec son neveu Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République française en 1848, puis second empereur des Français sous le nom de Napoléon III en 1852. Les parents de Napoléon Bonaparte reposent dans la chapelle impériale qui jouxte le musée Fesch. Ce musée qui porte le nom du demi-frère de Maria-Letizia Ramolino est le plus riche en primitifs italiens après le Louvre.

«   »

Bastia

La capitale génoise de l’île doit son nom et sa prononciation à sa forteresse: la Bastilla. Siège du gouvernement génois du XIVe siècle jusqu'en 1768, elle abrite le Palais des gouverneurs, devenu le superbe musée de Bastia. Son port en fait un des poumons de l’île, au même titre qu’Ajaccio. Du jardin Romieu, on observe la ville blottie contre l’église Saint-Jean-Baptiste au port et la cathédrale Sainte-Marie à la citadelle. Un enfant a grandi juste à côté de Sainte-Marie. Son siècle avait deux ans : Victor Hugo!

Bonifacio

«Celui qui a vu Bonifacio, a vu une merveille», a écrit René Bazin, après avoir visité la ville. Comme il avait raison. Au sommet de ce véritable fjord, Bonifacio offre aux visiteurs un site d’une magie inégalée. Lors de leur séjour, ils ont vu l’église des Templiers, les remparts, les enceintes, les vieux silos à blé, la loge des marchands, la maison des podestats ou encore les conduits qui acheminent l’eau au sommet des toitures. Qui «ça»? Charles Quint en 1541 et Napoléon Bonaparte en 1793. Ils ont d’ailleurs donné son nom à la rue des Deux-Empereurs. Hernán Cortés y est également passé, ainsi que de nombreux artistes, peintres, et aquarellistes!

Calvi

Les ruines de la maison natale de Christophe Colomb intriguent les visiteurs. On s’interroge: l’explorateur y a-t-il vraiment vécu? En réalité le petit-fils de la petite-fille de Christophe Colomb est venu épouser une Calvaise en 1580. Donc les ruines sont bien celles de la Casa Colombo de 1580. Cependant, Christophe qui a vu le jour vers 1451-1453 n’y est pas né. La maison fut une Casa Colombo un siècle et demi après sa naissance à Gênes.

>>> Retrouvez l'ensemble des articles de notre dossier consacré à la Corse

Corte

Corte n’est pas seulement une ville de montagne fraîche et escarpée, elle est une mémoire. La mémoire vivante d’une épopée du siècle des Lumières. Son héros a sa statue en haut du cour qui porte son nom: Pascal Paoli. Le «Babbu», qui signifie «le Père de la Patrie» est né en 1725 à proximité à Morosaglia, dans le Rostino. Là-bas, sa maison natale est devenue plus qu’un musée: un lieu de pèlerinage. Il est l’auteur de la première constitution au monde en 1755, avant Jefferson. Mort en 1807, Paoli est inhumé au rez-de-chaussée de la demeure paternelle et continue de veiller sur toute la région du Cortenais.

«  20 avril 1755 : #CeJourLa Pascal Paoli (Filippu Antone Pasquale de Paoli), homme politique et philosophe, est élu général en chef de la nation corse. Rappel hist. : Guerre d'indépendance de la #Corse (1729-1743) et République corse (1755-1769) pic.twitter.com/jYMPRFSmuU — Patrice Claverie (@pclaverie_fr) 20 avril 2018  »