œunotourismeLa corse des vignobles, un tourisme qui prend tout son temps

La corse des vignobles, un tourisme qui prend tout son temps

œunotourismeEntre visites de caves et dégustations, le vin en Corse s'apprécie loin des sentiers battus...
Thierry Weber

Thierry Weber

Il n’y a pas que le lonzu et le brocciu en Corse. Au rang des spécialités de bouche, l’Ile de Beauté peut se targuer d’être l’un des plus vieux vignobles de France. Avec neuf AOP (appellation d'origine protégée), l’île se met aussi au tourisme viticole, mais lentement, sans organisation structurelle, et c’est ce qui fait tout le charme d’une visite de la Corse de cave en cave.

«   »


[ L o s t I n T h e V i n e s ] . . . . #landscape #panorama #nopeople #impressivevisual #vignecorse #vines #lovecorsica #amazingcorsica #ontheroad
Anne T.Nguyen




L'œunotourisme en Corse, pour Jean-Jacques Bessiere, directeur de l’agence de voyages Corse Itinéraires, c’est un peu du «slow adventure», à savoir «une manière douce de s’immerger dans un endroit. C’est un tourisme qui prend du temps». Tout l’intérêt de cette façon de voyager réside dans le lien créé avec la terre et ceux qui la travaillent. «Vous rencontrez des gens, vous empruntez des petites routes, allez voir des appellations dans des villages. On est plus sur une observation au microscope que sur un survol.»

Pas de grands axes touristiques

Problème, il n’y a pas de parcours tout tracé. L’œunotourisme en Corse «n’est pas quelque chose de structuré avec un fil conducteur qui recenserait les villes, manifestations et produits», reconnaît Bernard Sonnet, directeur du Conseil interprofessionnel des vins (CIV) de Corse. Le tourisme viticole sur l’île vient plutôt du terrain, au travers d’initiatives particulières plutôt que grâce à une organisation générale.

«  Les Gîtes de France Corse inaugurent aujourd'hui leur 1er gîte Oenotourisme, à Patrimonio ! pic.twitter.com/EWad2zxCtA — Gite de France Corse (@gitescorsica) 13 novembre 2017  »



Jean-Jacques Bessiere évoque par exemple «de plus en plus d’hébergements de grande qualité au sein des vignobles». Vieilles bergeries réhabilitées, «petits abris de champs de culture réaménagés», la visite de la Corse des vignes donne à voir une autre image de l’île. «Certains vont un peu plus loin, ajoute Bernard Sonnet. Ils proposent des balades à vélo ou à pied, diverses dégustations, voire la création de sa propre cuvée si on vient à la période adéquate.»

La route des sens authentiques

Pour s’organiser, le directeur du CIV de Corse suggère de s’en remettre à la route des sens authentiques. «C’est une route virtuelle qui fait pratiquement le tour de la Corse en recensant les productions sous le signe de la qualité.» Loin de ne concerner que les exploitations viticoles, cette route met aussi en avant d’autres produits du terroir corse, «charcuterie, fromage, huile d’olive», on en passe et des meilleurs.

>>> Retrouvez l'ensemble des articles de notre dossier consacré à la Corse

Mais plus que le plaisir des papilles, visiter le vignoble corse, c’est s’en remettre à la vision «à couper le souffle» décrite par Bernard Sonnet. «Les pieds dans l’eau, sur le flanc d’une montagne, on voit des panoramas impressionnants, et une végétation qu’on ne connaît pas ailleurs. Vous vous baladez, et vous avez la chance que quelqu’un vous donne des explications. Quand vous dégustez le produit, vous êtes en situation de faire le lien entre les arômes du vin et son terroir». Oui, il prêche sans doute un peu pour sa paroisse, mais on se laisserait bien convaincre.