Les alternatives à la voiture encouragent les liens sociaux
Mobilité•Covoiturage, cyclisme... les alternatives à l'automobile «en solo» fleurissent à Rennes avec en commun la création de communautés...Augustin Chalot
Trente minutes, c’est le temps moyen perdu quotidiennement dans les embouteillage par les Rennais dans leur voiture en 2016 (selon le fabricant de GPS Tom Tom). Pas mal quand on sait que la même année, près de 40% utilisaient leur automobile pour se rendre au travail. Le transport individuel est pourtant de moins en moins plébiscité, car des alternatives naissent en parallèle des réseaux de transports en commun. Des initiatives qui prônent entre autre la création de liens sociaux entre les usagers.
Ehop, le covoiturage pour créer des relations
A Rennes, l’association Ehop innove depuis 2002 en matière de covoiturage. Pour Albane Durand sa présidente, la création de communauté est la clé: «Tous nos usagers finissent par apprécier la compagnie d’une ou plusieurs personnes lors de leurs trajets quotidiens. Nous remarquons une vraie continuité dans les relations entre les covoitureurs que nous initions». L’aspect pratique prévaut bien sûr au début. Mais d’après Albane Durand, «quand l’expérience est réussie, l’usager va préférer continuer avec la même personne. C’est aussi une question de confort et de confiance.»
« "Si le #covoiturage longue distance a trouvé son modèle économique, ce dernier est plus difficile sur les moyennes et courtes distances, d'où l'intérêt de l'intervention des collectivités" Jean-Jacques Bernard, vp de #Rennes Métropole délégué aux transports et aux déplacements. — RennesVilleMétropole (@metropolerennes) 23 mai 2018 »
Une assiduité dans le partage de véhicule qui s’explique par le lien créé mais pas seulement, «les personnes mises en relations travaillent ou habitent souvent dans les mêmes zones géographiques, cela facilite la continuité», ajoute-t-elle. Parfois la relation peut dépasser le simple cadre du covoiturage: «Deux mères de famille se sont rendu compte que leurs enfants étaient dans la même classe après avoir fait plusieurs trajets ensemble. Leur organisation a été grandement facilitée», sourit la présidente.
Les cyclistes qui préfèrent le peloton à l’échappée solitaire
Pas de covoiturage possible à vélo, sauf à investir dans un tandem mais cela n'empêche pas d’être solidaires entre usagers. A l’association La Petite Rennes, échanges, conseils et convivialité font partie du quotidien des cyclistes. «On se donne des tuyaux sur les meilleurs trajets, les raccourcis, les travaux en cours… Il est difficile de faire du vélo en ville, c’est important de s'entraider», explique David Piederriere, président de l’association.
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«On discute entre nous lorsque l’on est au feu, on aide un autre cycliste en difficulté ou en panne. C’est rassurant de ne pas se sentir seul au milieu des voitures.» Et si ces pousseurs de pédales ne roulent pas forcément ensemble en semaine, ils se retrouvent les weekends pour «des balades ou des sorties plus sportives.»
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Mais les infrastructures sont encore limitées, même dans une ville où 10% des habitants se déplaçaient à vélo pour aller travailler en 2015 (D’après l’Insee Rennes n’était devancée que par Strasbourg, Grenoble et Bordeaux). Pour David Piederriere, «les progrès sont énormes, mais les pistes cyclables doivent encore être améliorées, surtout entre la ville et la proche périphérie.»