Quel métier choisir quand on veut bosser dans le cinéma?
Filière•Les métiers qui recrutent dans le cinéma ne sont pas ceux que l’on croit…Christine Ludwig et Thierry Weber
Article mis à jour le 25 janvier 2018
«Je travaille dans le cinéma.» Aussitôt qu’une personne a prononcé cette phrase, on l’imagine en Marion Cotillard, à l’affiche d’un film, ou en Martin Scorsese, planchant sur son prochain chef-d’œuvre. En réalité, les métiers du cinéma sont bien plus variés et embauchent dans des secteurs bien spécifiques.
«Il faut bien se dire que n’est pas réalisateur qui veut. Ce ne sont pas des métiers dans lesquels il y a des places. En revanche, là où les besoins ont explosé pour les vingt ans à venir, ce sont les métiers en lien avec la 3D», explique Julie Mleczko, rédactrice en chef de «Studyrama». «Je pense en particulier au métier d’animateur. Dans les films d’animation, il faut parfois donner vie à 300 personnages.»
Dans le secteur, il n'y a pas que les grands studios parisiens, comme Illumination Mac Guff auquel on doit par exemple Moi, moche et méchant. L'animation 3D est aussi très dynamique à Lyon et en région Auvergne-Rhônes-Alpes. «Les plus gros studios qui recrutent sont à Bourg-lès-Valence (Drôme), à la Cartoucherie. Mais il y a cinq sites similaires qui recrutent au niveau régional», explique Sébastien Thomas-Chaffange. Lui-même est directeur de l'un d'entre eux, le Pôle Pixel, pépinière d'entreprises de l'image et des industries créatives, installée à Villeurbanne. Sur une centaine d'entreprises hébergées dans cette structure, 40 environ sont consacrées à des métiers du cinéma.
Gérer un plateau…
«C’est un secteur très dynamique, et assez volatil. On trouve beaucoup de boîtes de production, qui existent et grossissent en fonction des tournages. Elles se portent bien à Lyon.» Cela tombe bien, une autre filière dans laquelle il est plus facile de s’insérer est justement la gestion de production. «Il s’agit de s’occuper de la coordination sur un plateau, de gérer les fonds et les demandes d’autorisation. Mais aussi d’administrer le budget de la post-production», explique Ségolène Dupont, déléguée générale de la Commission paritaire nationale emploi et formation de l'audiovisuel (CPNEF-AV).
« La plus grosse incohérence du cinéma x) Merci la post-post-prod :p pic.twitter.com/VbJ9jv1fAx — Ama (@AmaTehp) 9 décembre 2015 »
De manière générale, tout l’aspect de post-production est en demande. En cause: le prix que coûte un tournage. «Aujourd’hui, c’est plus avantageux de maquiller un horodateur en post-production que de le cacher le jour du tournage», sourit la spécialiste. C’est d’autant plus vrai pour «la post-production image, et l’étalonnage, c’est-à-dire la lumière numérique […], le son et les effets spéciaux», acquiesce Sébastien Thomas-Chaffange, selon qui cette tendance durable est née à partir des années 2010, avec «le passage au numérique».
…avant d’écrire le scénario
Pour qui l’écriture reste un rêve de carrière, Ségolène Dupont se veut rassurante. Le métier de scénariste est loin d’être inaccessible, même si on l’exerce différemment qu’il y a quelques années. «Les scénaristes ne travaillent plus seuls. Ils sont maintenant en équipe, dans des pools et font avancer les histoires ensemble. Derrière un immense programme comme Fais pas ci, fais pas ça par exemple, il y a toute une équipe qui peaufine le scénario.»
« fais pas ci fais pas ca Une série super, tous les rôles sont très bien joués, le scénario parfait, mon préféré : Guillaume de #tonquedec — Suziwan Kenobi (@SuziwanJedi) 20 novembre 2013 »
Idem pour le métier de réalisateur-auteur. Pas la peine de rayer cette ligne de ses objectifs quand on est attiré par le cinéma. Il faut simplement prendre son mal en patience. «C’est le genre de métier où il n’y a pas de jeunes, car il faut avoir pas mal de bouteille pour y accéder. On passe d’abord par d’autres métiers, puis on commence par faire des courts-métrages», explique Ségolène Dupont. Un parcours au long cours pendant lequel il faudra d’abord faire ses armes.