Mario, Nathan Drake, Kratos... Et si le prochain personnage phare du jeu vidéo naissait sous vos coups de stylet ? Character designer (ceux qui imaginent les personnages), graphiste, développeur... Les entreprises du secteur vidéoludique recrutent ces profils pour les jeux d’aujourd’hui et de demain. « En 2019, nous étions à plus de 2000 offres d’emploi. L’année dernière un peu plus de 1800 à cause du covid mais cette année on tend vers des records », se réjouit Emmanuel Forsans, président de l’Agence française pour le jeu vidéo (Afjv). Sa plateforme répertorie une grande partie des offres d’emploi du secteur.

Première industrie culturelle en France

Les entreprises et les studios de développement de jeu vidéo en pincent pour les candidats. « Ceux qui entrent dans ce domaine à Bac +3 voire Bac + 5 pour les ingénieurs n’en ressortent pas. Aujourd’hui, il y a une forte demande de graphistes, un métier dit de création, tout comme les game designer (ceux qui imaginent les univers) », explique Emmanuel Forsans.

« Le jeu vidéo est le secteur du divertissement et de la culture le plus rentable en France, loin devant le cinéma et les livres », poursuit le président de l’Afjv. En 2020, entre 580 et 800 emplois ont été créés d’après le dernier baromètre annuel du jeu vidéo en France. « En l’espace de dix ans, un quart des métiers actuels sont sortis de terre », observe Julien Villedieu, délégué général au Syndicat national du jeu vidéo. Et les métiers ne cessent d’évoluer au même rythme que les technologies.

Une industrie tournée vers l’avenir

De nouveaux métiers ont émergé ex-nihilo. « On est passé d’un jeu vendu ‘one shot’ en magasin à de vraies expériences aujourd’hui, qui durent dans le temps, les jeux services. On va suivre les joueurs dans la durée. Et donc on va recruter dans les métiers de la data, pour analyser les données, les interactions entre les joueurs », détaille Julien Villedieu.

Améliorer les jeux, les rendre plus fluide, de nombreux défis attendent cette industrie, en quête de profils spécialisés. « On cherche des graphistes pour animer un quadrupède par exemple. Ou pour modéliser des voitures. Il y a ce rapprochement entre les métiers techniques et artistiques. Un graphiste polyvalent va pouvoir développer des effets spéciaux (fumée, explosion, etc.) à partir de logiciels et ça c’est nouveau », renchérit Emmanuel Forsans. Même si les salaires ne sont pas élevés en début de carrière, entre le SMIC et 2500 euros, malgré un rythme de travail soutenu, les perspectives d’évolutions sont plus élevées qu'ailleurs, notent les professionnels du secteur. 80 % des emplois sont en CDI. Et les annonces ne sont pas virtuelles.