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sociétéQuels outils contre les violences faites aux femmes ?

Victimes, témoins… Quels outils pour lutter contre les violences faites aux femmes ?

sociétéPourquoi porter plainte, qui contacter en cas d’urgence, vers quelle association se tourner ? La journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, est l’occasion de le rappeler
Unhappy young woman crying suffering from depression or mental problems. Upset girl struggle with psychological troubles. Vector illustration.
Unhappy young woman crying suffering from depression or mental problems. Upset girl struggle with psychological troubles. Vector illustration. - Denis Novikov / Getty Images/iStockphoto
Jeanne Lemercier

Jeanne Lemercier

A date, sur la seule année 2022, 102 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. En plus de ce sombre constat, la lutte contre les violences faites aux femmes, à laquelle est consacrée cette journée du 25 novembre, doit rappeler les différentes facettes de la violence. Physique, verbale, psychologique, sexuelle, économique et administrative sont les six types de violences définis par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), un réseau de 78 associations qui accueillent et orientent chaque année 450.000 femmes. « Ces violences ne sont jamais isolées mais corrélées, imbriquées », explique sa directrice générale Françoise Brié. La privation de ressources, le surendettement, le non-paiement de la pension alimentaire ou la confiscation des papiers, difficilement repérables par l’entourage, constituent donc aussi des violences.

Pourquoi il faut porter plainte

Humiliation, coups, injures, harcèlement, à la maison ou au travail, agression répétée ou ponctuelle… Les violences de toute nature doivent être combattues et stoppées dès leur première manifestation. « Porter plainte, c’est être reconnue par la justice, mais aussi se protéger. Il ne faut pas attendre », réagit Françoise Brié. En cas de graves menaces, des mesures comme le relogement, le bracelet antirapprochement ou le téléphone grave danger, équipé d’une touche qui alerte les services de police, peuvent être appliquées.


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Que faire en cas d’urgence absolue ?

Dans une situation de danger imminent, il faut composer le 17 (ou le 112, numéro d’urgence de l’Union européenne). La police interviendra dans un délai court pour protéger la victime. Si cette dernière se trouve dans l’incapacité de parler (parce que cela représente un danger ou parce qu’elle est malentendante, muette ou aphasique) le numéro 114 réceptionne les SMS.

Que faire quand on est témoin ?

« C’est une position délicate, admet la directrice de la Fnsf. Si l’on a des doutes, je suggère de téléphoner au 3919 car la plateforme dispense des conseils à l’entourage sur la manière de réagir. » En gros, affronter le problème brutalement ou le dénoncer sans accord de la victime n’est pas une solution : « Il faut toujours être dans le soutien, conseille Françoise Brié. Souvent, la victime a besoin de temps pour réaliser qu’elle doit quitter son compagnon. »

Un numéro : le 3919

Le 3919 Violence Femmes Info est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences. Gratuit et anonyme, l’appel n’apparaît pas non plus sur les relevés téléphoniques. Au bout du fil, des personnes formées aux violences faites aux femmes répondent 7 J/7 et 24 h/24 aux questions, aux doutes et aux appels à l’aide d’une victime et de son entourage.

Faut-il collecter des preuves ?

Hors cas de flagrant délit, où les preuves sont évidentes, la plainte sera d’autant plus suivie d’effets qu’elle sera riche en preuves. Conversations SMS (dans le cas d’injures, de menaces, de harcèlement téléphonique), mails, certificats médicaux (dans le cas de violences physiques constatées), témoignages écrits de témoins, vêtements souillés (placés de préférence dans un sac en papier) mais aussi photos et vidéos parlantes. La Fédération nationale solidarité femmes, notamment, via son réseau d’associations, propose une aide juridique pour constituer un dossier. « Le moment de porter plainte doit être particulièrement bien choisi, confirme Françoise Brié. Il arrive parfois que les femmes soient désorientées et ne parviennent pas à se remémorer certains faits. Il est nécessaire de poser les choses en amont. »

Un chat pour signaler (en toute discrétion)

La plateforme service-public.fr/cmi permet de signaler un cas de viol (sur personne majeure ou mineure), une agression sexuelle sur une personne majeure, des violences conjugales ou des faits de harcèlement. Un policier ou un gendarme recueille le signalement via la messagerie instantanée. L’historique des échanges est effacé dans la foulée.

Les associations, les bons relais

Le site arretonslesviolences.gouv.fr recense les structures d’aide aux victimes. Parmi elles, les 98 Centres d’information sur le droit des femmes et des familles (CIDFF), ont un rôle local fondamental dans l’accès des victimes à leurs droits. L’asso En avant toute(s), elle, oriente les plus jeunes vers des structures d’accueil et des professionnels.

Des espaces discrets pour déposer sa plainte

Logiquement, les commissariats de police et les casernes de gendarmerie sont les premiers dépositaires des plaintes des femmes victimes de violences. Toutefois, les structures habilitées à recevoir les plaintes se sont récemment multipliées. Depuis le Grenelle des violences conjugales (2019), il est possible de livrer son récit en toute discrétion à l’hôpital, après une prise en charge médicale, sans avoir à repasser chez soi. D’autres espaces comme les Maisons de femmes travaillent avec des fonctionnaires de police formés à l’accueil des femmes victimes. La procédure reste la même : un procès-verbal est établi à partir des déclarations de la plaignante. Le policier lui remet ensuite un document qui recense les dispositifs d’aide aux victimes (associations, assistant social, psychologue…) et les aides dont elle peut bénéficier. Encore une fois, le 3919 saura orienter, au cas par cas, sur toutes les solutions existantes.

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