Le monospace, un véhicule en voie de disparition
Focus•Selon une étude, les Français délaissent cette voiture familiale au profit du crossover et du SUV...Thomas Weill
C’est Bernard Nomblot, président du groupe éponyme de distribution automobile Peugeot, qui dresse ce constat: «La clientèle qui vient nous voir pour acheter un SUV veut un véhicule familial.» Révélateur, puisque le crossover, ce mélange des genres, grignote les parts de marché des autres formats, dont les monospaces.
Perçu comme vieillot
Même Renault, avec l’Espace 5, sorti au printemps 2015, ne se positionne plus vraiment sur le segment des monospaces: l’Espace 5 est un crossover. «Les marques ont compris qu’il y avait un désamour du grand monospace, perçu comme vieillot et rétrograde, et non plus tendance», commente Didier Laurent, journaliste automobile et consultant pour le groupe Argus.
Bernard Nomblot le confirme: «Nous avons arrêté la production parce que les ventes étaient devenues plus basses que celles des produits légers, plus attractifs.» Et Didier Laurent d’ajouter: «Les responsables marketing se sont demandés quel genre de véhicule pourrait plaire à la clientèle. Ils ont voulu concevoir un produit plus sexy, connecté, moderne, mais qui offre les mêmes prestations : les SUV et crossovers.»
Le crossover est à la mode
«La volumétrie, le confort des passagers, l’espace, le rangement, les toits panoramiques… Le SUV, c’est le véhicule familial où il fait bon vivre», selon Bernard Nomblot. D’après les rapports du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), en 2005, les monospaces occupaient la deuxième place avec 14,5% du marché, tandis que les tout-terrain représentaient 4,9% des ventes. En 2015, la tendance s’est inversée: ces derniers se taillent 26% de part de marché, contre 9% pour les monospaces.
En 2014, 34% des ménages possédaient plus d’une voiture, contre 26% en 1990, ce qui explique la baisse. Les crossovers et SUV sont aujourd’hui devenus un phénomène de mode, au même titre que les monospaces il y a 25 ans.