CLICHESTout ce que vous pensiez savoir (mais en fait non) sur les vins du Jura

Tout ce que vous pensiez savoir (mais en fait non) sur les vins du Jura

CLICHESMême l’un des petits vignobles de France souffre des stéréotypes…
Thierry Weber

Thierry Weber

Si vous êtes amateur de vin vous avez probablement entendu parler du vin jaune. Peut-être même du vin d’Arbois. Vous les avez goûtés lors d’une soirée, vous vous êtes forgés une opinion dessus, bonne ou mauvaise, et vous avez cru les connaître. Peut-être est-ce vrai. Mais comme les idées préconçues naissent plus vite que les vignes ne germent, une mise au point s’impose.

Dans le Jura, il n’y a que du vin jaune

Il s’agit probablement du principal cliché. Mais d’après Jean-Louis Mussillon, président de la Commanderie des nobles vins du Jura et du comté, «il y a une variété de vins énorme : des blancs, des rouges, du rosé, des vins effervescent avec le Crémant du Jura», tous à consommer avec modération. Il évoque aussi le vin de paille très sucré parce que les grappes «étaient mises à sécher sur de la paille dans des pièces très aérées». Si cela ne vous suffit pas, Jean-Charles Tissot, président de l’interprofession des vins du Jura précise que «le vin jaune ne représente qu’une toute petite production, un peu plus de 4% des volumes de vin de la région.»

Le vin du Jura n’est pas de très bonne qualité

D’après Jean-Charles Tissot, cette idée reçue serait due au fameux vin jaune, simplement car il n’est pas «facile d’accès». «Quand des gens goûtent au vin jaune, seules deux personnes sur dix y adhèrent d’emblée. C’est comme de faire goûter un morceau de roquefort à un enfant de trois ans», résume le président. Pour preuve que le vin du Jura ne mérite pas cette piètre réputation, Jean-Louis Mussillon cite l’exemple du Crémant. « Les Jurassiens ont choisi une charte difficile. Il y a beaucoup de contraintes pour que les vignerons fassent de la qualité», estime-t-il.

Les vins du Jura doivent être conservés longtemps avant d’être bus

C’était en 1994. 24 professionnels du vin ont ouvert et dégusté une bouteille de vin jaune datant de 1774. Les connaisseurs lui avaient accordé une note de 9,4/10. Alors oui, il s’agit d’un vin de garde. «Même des rouges comme le Trousseau se conservent, dix, vingt ans, sans problème», souligne le président de la Commanderie des nobles vins du Jura et du comté. Mais le risque, pour Jean-Charles Tissot, est de considérer les flacons provenant du Jura comme des «vins de musée». «Un vin est quand même fait pour être bu, insiste-t-il. Un vin jaune, quand il est mis en vente, a déjà vieilli 6 ans et 3 mois. On peut très bien se faire plaisir avec à 7 ou 8 ans.»

Il n’y a pas de rouge dans le Jura

Et puis quoi encore ? Le Trousseau un cépage rouge est planté sur 7% du vignoble, le Poulsard sur 13% et le Pinot noir également. Au total le vignoble jurassien compte donc 33% de vignes donnant du vin rouge. Seulement, il est très léger, et sa robe bien souvent très claire. La faute au raisin en lui-même d’après Jean-Charles Tissot. «Sa peau est très fine, et c’est elle qui donne la couleur. Comme la proportion de jus blanc est importante, nous obtenons des rouges clairs. Le Poulsard on l’appelait parfois le rosé d’Arbois.» Mais il s’agit bien d’un rouge.

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Les vins du Jura ont forcément un goût de noix

Une fois encore, cette idée préconçue trouve son origine dans une bouteille de vin jaune. Dans ce vin si particulier, «on trouve des arômes de noix, de curry», évoque Jean-Louis Mussillon. On pourrait encore citer la pomme, la noisette ou les épices. Or, ces arômes viennent uniquement du Savagnin, le cépage utilisé pour fabriquer ce fameux vin jaune. Autrement dit, quand il n’y n’a pas de Savagnin dans la composition d’un vin, il n’y a pas de goût de noix.

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