CARTE D'IDENTITELe vignoble jurassien injustement méconnu

Le vignoble jurassien injustement méconnu

CARTE D'IDENTITELes connaisseurs livrent tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir sur ce vignoble...
Thierry Weber

Thierry Weber

Comment la France peut-elle compter autant d’amateurs de vin et le vignoble de Jura être si méconnu? Plutôt que de se poser la question en v(a)in, 20 minutes a cherché à remédier à cette méconnaissance et à dresser la carte d’identité d’un vignoble qui a plus d’une bouteille dans sa cave.

«  "Y'a pas qu'à Bordeaux qu'on a des châteaux !" (crédit: P. Bruniaux)#chateaudarlay #vinsdujura #jura @juracommunity @JuraTourism pic.twitter.com/xws0lmLwTd — Château d'Arlay (@ChateauArlay) 3 septembre 2017 »




Avec un peu moins de 2.000 hectares de vignes plantées et sept appellations, le vignoble du Jura est l’un des plus petits de France. Cependant, comme les autres, sa production est à consommer avec modération. Il compte des cépages classiques, comme le Chardonnay (41%) ou le Pinot noir (13%). D’autres sont autochtones, comme le Poulsard, un cépage rouge qui couvre 13% de la surface plantée, le Trousseau, un autre rouge qui représente 7% des vignes, ou encore le Savagnin, dont les grappes atteignent 22% de la production. Cette dernière variété de raisin permet notamment d’obtenir le célèbre vin jaune, que le vignoble est le seul à produire.

Une affaire de goûts

«Il est produit sur quatre appellations», nous apprend Baudouin de Chassey, directeur de l’interprofession des vins du Jura. En matière de goûts, le vin jaune se reconnaît à ses arômes de «noix, noisette, pomme, et de curry». Les autres blancs sont plus «classiques, secs et floraux».

Concernant les rouges produits dans le Jura, le directeur de l’interprofession rentre plus dans le détail. «Le Pinot noir est fruité, élégant, un peu tannique. Le Trousseau l’est aussi, mais reste un peu plus léger, fruité, friand, avec une très bonne garde. Le Poulsard est un gros cépage, il donne des vins rouges très légers et peu tanniques, proches du rosé», décrit Baudouin de Chassey.

Des crises historiques

Sur une bonne année, comme 2016, le vignoble peut produire jusqu’à 87 hectolitres de vin. Malheureusement, ce ne sera pas le cas cette année. En cause : la météo. «Il a gelé ce qui a endommagé une partie des vignes et de la production. Cela représente une perte de quasiment 50% par rapport à une année dite normale», regrette Baudouin de Chassey.

Un manque à gagner qui risque de coûter cher aux «500 à 600 producteurs de vin» que compte le territoire. Mais ce n’est rien par rapport à ce qu’a connu le vignoble au 19e siècle, lorsque la crise du phylloxéra, puceron de vigne originaire d’Amérique du Nord, lui a fait perdre 90% de sa surface cultivée. A en croire Baudouin de Chassey cependant, l’histoire du vignoble remonte loin. «Pline le jeune cite les vins du Jura dès l’an 80», explique le directeur de l’interprofession des vins du Jura. Et à l’époque, le vin jaune, sans doute son breuvage le plus atypique n’existait pas encore.

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