Pas que pour les enfantsLes séries animées françaises deviennent adultes

Les séries animées françaises deviennent adultes

Pas que pour les enfantsDepuis quelques années, la production française propose des séries animées à destination des «grandes personnes»…
Mireille Fournaise

Mireille Fournaise

L'essentiel

  • La production de séries animées n’est une nouveauté en France.
  • Traditionnellement, elle se tourne vers les enfants, via la télévision.
  • En quelques années, une offre pour adultes a vu le jour, bien aidée par les plateformes de diffusion sur Internet.

Il était une fois... la vie, Ulysse 31, Les Animaux du bois de Quat’sous, Les Zinzins de l’espace… De nombreuses séries animées françaises ont bercé l’enfance de la génération Y. « Des enfants devenus adultes, mais toujours attirés par le monde de l’animation », commente Moïra Marguin. La responsable du département Cinéma d’animation à l'école de l'image les Gobelins, observe une augmentation en France des projets d’animation audiovisuels destinés aux adultes.

Une tendance qui se répercute également sur les séries. « Depuis que certaines émissions adressées aux enfants, comme Le Club Dorothée, ont mis le grand public français en contact avec des œuvres, souvent japonaises, qui ne se pensaient pas comme enfantines, le grand public plébiscite ce type de productions », complète Simon Riaux, journaliste à ecranlarge.com.

«Les Kassos», «Silex and the city», «50 Nuances de Grecs»...

Du coup, depuis plusieurs années, des sagas animées françaises destinées aux adultes se développent et trouvent leur public. Il y a eu Les Kassos sur Canal + entre 2013 et 2016, Silex and the City depuis 2012 sur Arte, rejoint sur la même chaîne en 2016 par Tu mourras moins bête et en 2018 par 50 nuances de Grecs.

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Ces deux dernières années ont été particulièrement riches avec la diffusion sur la plateforme Blackpills de Vermin et Peepoodo & The Super Fuck Friends ou encore Lastman sur France 4. Si l’enthousiasme du public est un facteur majeur, il faut aussi prendre en compte ce qui a changé dans « l’écosystème de la série animée », pour Sylvie Robert, coordinatrice du département cinéma d’animation et jeu vidéo à l'école supérieure des arts appliqués CREAPOLE.

Audience élargie

« Auparavant, les dessins animés étaient presque exclusivement diffusés sur des chaînes de télévision et destinés à un public de 12 ans maximum. Au-delà, ils n’étaient pas considérés comme une base sûre de succès car trop versatiles. Aujourd’hui, la démocratisation des plateformes de diffusion annexes comme Youtube ou Netflix a élargi l’audience, montré que les adolescents pouvaient rester accrochés sur une même série. Cela a permis aux producteurs un engagement financier plus serein et donc l’augmentation de la création de séries animées destinées aux adolescents, adultes, adulescents, jeunes etc. » Selon Moïra Marguin, on ne serait qu’au début de cette tendance : « Je vois les étudiants, la plupart se projettent bien plus sur des contenus pour adultes que pour enfants ».

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Un public réceptif, des supports adéquats et des créateurs avec un large champ des possibles. « Aux Etats-Unis, les coûts de production sont très élevés, les projets doivent donc toucher un large public, analyse Moïra Marguin. En France, on est sur des coûts de fabrication compressés, notamment sur les web-séries, qui s’amortissent plus facilement. On peut donc se permettre de prendre des risques, s’adresser à un public réduit ou plus confidentiel. Cela offre une possibilité incroyable de créations diverses, tant au niveau des dessins, que de l’humour ou des thèmes abordés. » Une variété qui fait véritablement la french touch dans le monde de l’animation, tant sur des longs-métrages que sur des séries.

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