Marolles-en-Brie, la ville où le cheval est roi
reportage•Cette commune du Val-de-Marne de près de 5.000 habitants accueille 1.500 chevaux dans le prestigieux domaine de GrosboisL. G.
L'essentiel
- Au sud-est de Paris, dans le Val-de-Marne, une petite ville est située aux portes d’un gigantesque centre d’entraînement de chevaux de course.
- Le domaine de Grosbois est reconnu comme le plus grand centre d’entraînement pour trotteurs au monde. L'activité y est frénétique en ce moment en raison des deux courses événements, le prix de Cornulier le 21 janvier, et le prix d'Amérique legend race, le 28 janvier, disputés à l'hippodrome de Paris-Vincennes.
- La ville de Marolles-en-Brie vit et vibre au rythme des trotteurs et du domaine, qui s’ouvre de plus en plus au public.
Ce matin de janvier, le froid sec et le va-et-vient incessant des chevaux fait tourner la tête. En effet, le Prix de Cornulier, la plus prestigieuse course de trot monté, approche (le dimanche 21 janvier à l’hippodrome de Vincennes), et ça trotte (très vite) dans les allées cavalières. Nous sommes à Marolles-en-Brie, dans le Val-de-Marne. Si le nom de cette petite ville de 4.000 habitants et quelques ne vous dit rien, elle parlera sûrement aux amateurs de courses hippiques. Car en son sein se dresse une porte colossale, comme seule ouverture entre la nature et la grisaille de la région parisienne.
ASSISTEZ GRATUITEMENT AU PRIX DE CORNULIER AVEC NOS INVITATIONSEt pour cause, ici nous sommes à Grosbois, un domaine totalement clos de plus de 400 hectares pas comme les autres. Ce centre d’entraînement international de trotteurs accueille jusqu’à 1.500 chevaux et 80 entraîneurs, qui y louent des installations. Pour vous faire une petite idée des lieux, imaginez un domaine qui s’étend à perte de vue, pensé et conçu pour la préparation des chevaux de course. A Grosbois, 40 kilomètres de pistes s’entremêlent pour rejoindre une cinquantaine d’écuries, les bois, une clinique vétérinaire, ou encore une école des courses hippiques (l’Afasec, qui propose d’ailleurs des baptêmes de sulky). Ici, chaque entraîneur à son écurie, avec ses chevaux, ses équipes. Dans chaque cour, on retrouve des boxes, paddocks et logements. Une véritable ville dans la ville finalement, où évoluent des chevaux au service des hommes.
Des visites guidées, l'envie de se diversifier
Mais entretenir un tel espace a un coût : « Entre 4 et 5 millions d’euros par an », annonce Christophe Walazyc, régisseur du domaine. Alors, depuis quelques années, ce monde très fermé qu’est celui des courses s’ouvre progressivement au grand public. « En 2023, environ 2.000 visiteurs ont réservé une place pour l’une des 93 visites ou activités proposées sur exploreparis.com (visite du château, du centre d’entraînement, du musée du trot, etc.), commente Hélène Sallet-Lavorel, directrice du comité départemental du tourisme du Val-de-Marne. Il y a plein de choses à faire sur le domaine, dans un cadre remarquable ».
Et cela, la Société du trotteur français, qui possède les lieux depuis 1961, l’a bien compris. « Désormais, on organise des visites, mais on loue aussi nos espaces, et on développe de nouvelles activités et de nouveaux projets », explique Christophe Walazyc. Il cite en exemple la construction prochaine d’une nouvelle clinique équine, la future revalorisation du fumier grâce à la méthanisation ou à la combustion (car sachez-le, le crottin des trotteurs de Grosbois est actuellement utilisé pour faire pousser certains champignons de Paris), ou encore le souhait d’organiser des sorties scolaires. « Une course et une promenade nocturne sont prévues au domaine le samedi 16 mars. Et pour les amateurs de mini-poneys : le rassemblement mondial du poney Shetland aura lieu à Grosbois en 2025. En attendant, une journée spéciale est programmée le 27 janvier, à la veille du prix d’Amérique Legend Race, avec des visites guidées du centre à 5 euros », ajoute le régisseur.
« Dans l’ADN de la ville, il y a le cheval »
On l’aura compris, LeTrot entend se diversifier et faire entrer le public à Grosbois, notamment les Franciliens. « La volonté des administrateurs d’ouvrir leurs portes correspond à la volonté de la municipalité. Nous avons un lien commercial très étroit, et nous organisons beaucoup d’événements sur le domaine, mais cet endroit merveilleux est encore trop peu connu des Marollais », regrette Alphonse Boye, le maire de Marolles-en-Brie. Pourtant, « dans l’ADN de la ville, il y a le cheval. Nos enfants font de l’équitation à l’école », ajoute l’élu. Quand le cheval transcende, au-delà des murs.