HippismeLes meilleurs drivers s’adaptent comme des acteurs

Les meilleurs drivers s’adaptent à la course comme des acteurs

HippismeStratégie, communication avec le cheval, placement, adaptation… Les drivers profeessionnels sont des athlètes de plus en plus performants
Augustin Chalot

Augustin Chalot

L'essentiel

  • Aujourd’hui, les drivers professionnels se consacrent uniquement à la course.
  • Ils courent six à sept jours par semaine.
  • Entraînement physique, connaissance des adversaires et capacité d’adaptation à la course sont autant de conditions pour se démarquer.

Les temps changent, et les drivers aussi. Aujourd’hui beaucoup plus performants qu’il y a dix ou quinze ans, les drivers professionnels ne se concentrent plus que sur un seul objectif : la course. Laurent Bruneteau, speaker de l’hippodrome de Paris-Vincennes confirme : « Avant les drivers étaient souvent aussi entraîneurs et géraient leur propre écurie. Ils pratiquaient la compétition beaucoup moins régulièrement que les drivers actuels qui courent six à sept jours par semaine pour différentes équipes. » Des super compétiteurs aux compétences variées et à l’instinct aiguisé.

Les cash drivers, comme on les appelle, « sont des freelance qui courent toute l’année pour des écuries différentes. » Eric Raffin en est l’exemple parfait, lui qui « participe environ à huit ou neuf courses par jour. » Pour tenir ce rythme effréné, il faut être parfaitement aiguisé physiquement. Eric Raffin s’entraîne tous les matins en faisant de la course à pied et du vélo. Pour la nouvelle star du trot attelé, « ce métier est une remise en question permanente, il faut être prêt dans son corps mais aussi dans sa tête. » Pour cela, la connaissance des chevaux adverses est primordiale. « En course, si tu prends la roue d’un cheval, il faut savoir quelles sont ses capacités pour ne pas se tromper », ajoute Laurent Bruneteau. « Si tu décides de suivre le favori, mais qu’il est dans un mauvais jour, il faut que tu changes de stratégie très vite. »

Evoluer en fonction du scénario de la course

Grande connaissance de ses concurrents, pilotes et chevaux donc, mais aussi une forte capacité d’adaptation en course. « Le plus performant est celui qui s’adapte comme un acteur de cinéma, qui évolue en fonction du scénario de la course et qui prend les bonnes décisions plus vite que les autres », poursuit le speaker. Et les meilleurs drivers n’ont même plus besoin de connaître leur propre cheval avant le départ, comme l’explique le récent vainqueur du sulky d’or 2019 : « J’aime beaucoup découvrir mon cheval directement en course. » La grande force d’un bon driver est aussi la maîtrise de la piste, acquise par la répétition des courses. « Les meilleurs savent où ils sont bons, dans quelle ligne droite ils sont à l’aise pour attaquer, ou dans quel virage », note Laurent Bruneteau, « et peuvent du coup s’adapter aux conditions extérieures, qu’il pleuve ou qu’il vente, que la piste soit en terre, gazon ou mâchefer. »


Notre dossier Grand Prix d'Amérique

Mais n’oublions pas qu’une course de trot attelé ne se gagne que si son cheval en a les capacités. « Un bon driver ne fait pas d’erreurs en piste et ne réduit pas la performance de son partenaire. C’est un vrai travail d’équipe ou les deux doivent être au top en même temps et bien s’entendre jusqu’à la ligne d’arrivée. » Espérons pour le spectacle que les 18 drivers et leurs chevaux seront tous au meilleur de leur forme ce dimanche 26 janvier pour le centenaire du Grand Prix d’Amérique. À vos marques, prêts, trottez !