Grand prix d'ameriqueAu chevet des chevaux de courses

Hippisme. Le Cirale, un centre de soins pour les chevaux de course

Grand prix d'ameriqueLa Fondation pour la recherche médicale (FRM) a organisé une journée presse, mercredi 27 novembre, au centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirane) à Goustranville (Calvados)
Elna Hartman

Elna Hartman

L'essentiel

  • Le centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirane) à Goustranville (Calvados) est spécialisé dans le soin des chevaux de course.
  • Le Cirane accueille chaque année 1.100 chevaux.
  • Il y est possible de leur faire passer radio, échographie, scanner ou IRM.

Des radios pour des chevaux. Sous une fine pluie picarde, une grande bâtisse se dresse au milieu des champs et des feuilles mortes. À l’intérieur, Gaelynn, jument de 3 ans ne bronche pas. Autour d’elle, quatre vétérinaires s’activent. « Ça va aller », murmure son propriétaire. « C’est bientôt terminé ma belle. »

Situé à Goustranville, en Normandie, ce centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirale) accueille chaque année 1000 chevaux, dont 50 % de course (trotteurs et galopeurs). Un « patient » sur dix vient de l’étranger.

Dans ce lieu où installations de pointes et vétérinaires spécialisés en pathologie locomotrice et imagerie se côtoient, tout a été pensé pour accueillir ces quadrupèdes professionnels. Un lieu unique en France où une grande partie des chevaux qui courent pour le Grand Prix d’Amérique se font examiner.

Les salles y sont spacieuses, les équipements médicaux adaptés et nombreux. Les chevaux peuvent ainsi venir faire une radio, une échographie voire un scanner ou une IRM. “La machine est la même que celle pour les humains”, raconte Fabrice Audigié, directeur du Cirale. « Mais pour accueillir les chevaux, nous avons mis deux ans à construire une table adaptée à leur poids et à leur morphologie. » De fait, pour éviter tout mouvement, les chevaux sont endormis dans une pièce capitonnée. Ils sont ensuite suspendus par les jambes grâce à un système de rails qui s’arrête à l’entrée des salles.

Problèmes de dos

Gaelynn, elle, n’a été que légèrement sédatée. Lors de l’échographie, l’équipe a décelé chez elle une petite inflammation articulaire au niveau de la rotule de la jambe arrière droite. Rien de très grave, mais pour confirmer le diagnostic, direction la salle de radio. Une patte après l’autre, elle se traîne dans la pièce voisine.

Pour «Gaelynn», c'est l'heure de la radio de la patte arrière droite.
Pour «Gaelynn», c'est l'heure de la radio de la patte arrière droite. - E.Hervé/20 Minutes

Équipée d’une tenue antiradiation, Léna, étudiante en cinquième année de vétérinaire, l’accompagne. « C’est important qu’elle soit calme, qu’elle ne panique pas. » Avec des gestes délicats et précis, l’équipe la place sous l’appareil. Un laser rouge. Un clic et c’est terminé.

« La consultation la plus fréquente chez les chevaux, c’est pour des problèmes de dos », affirme Amélie Tallaj, vétérinaire et spécialiste en pathologie locomotrice équine au Cirale. « En moyenne, les consultations durent une demi-journée avec des examens de trente minutes qui s’enchaînent. » Une fois la pathologie évaluée, ce centre, fondé en 1999, permet aussi aux chevaux de se rééduquer. Sur des tapis de sport avec ventilateurs et crinière au vent, ou bien en condition réelle. Dans ce cas, des caméras embarquées ou des drones permettent de suivre en temps réel la course. Les données médicales sont conservées, évaluées et peuvent faire avancer la recherche. « Leurs articulations sont proches de celles des hommes », ajoute Fabrice Audigié. « Ce qui peut aussi faire avancer la médecine humaine. »


Notre dossier Grand Prix d'Amérique

D’ici 2023, cette antenne de l'École nationale vétérinaire d'Alfort (EnvA) accueillera un Centre hospitalier universitaire vétérinaire équin (CHUv équin) pour permettre aux étudiants de venir se former aux techniques de pointe et ainsi faire évoluer la recherche. Et en attendant ces nouveaux bâtiments, une piscine va être construite. Les responsables l’assurent, elle sera entièrement réservée à la rééducation des chevaux. Pas de plongeon prévu, donc, sous la pluie de Normandie.