Grosbois, un centre d’entraînement aux allures de ville
Pépinière•A une vingtaine de kilomètres de l'hippodrome de Vincennes, le domaine peut accueillir 1.500 chevaux...Thierry Weber
A l’exception d’un hôtel de ville ou d’une boutique de vinyles, Grosbois ne manque de rien. Cet espace de plus de 400 hectares à cheval sur deux communes du Val-de-Marne (Marolles-en-Brie et Boissy-Saint-Léger) est l’un des plus grands centres d’entraînement à la course de trot au monde. Pour les entraîneurs comme pour les chevaux, tout est prévu, à tel point qu’ils n’ont presque pas besoin de quitter les lieux. A part pour se rendre à l’hippodrome bien sûr.
Crédit: T. Weill/20 Minutes
Une quarantaine de kilomètres d’allées cavalières, quatre pistes de tailles et d’inclinaisons différentes, des lignes droites… Pour l’entraîneur Gilles Curens, cela ne fait pas de doute: «C’est le meilleur centre qui existe. Il y a un tel choix de piste, tout est entretenu, tout est fait pour travailler dans les meilleures conditions.» L’exemple peut paraître anodin mais «le gars qui a son établissement à la campagne, il ne peut pas aller sur sa piste en hiver. Ici, elles sont salées.»
De quoi vivre sur place
Gilles Curens s’occupe d’une vingtaine de chevaux dans son établissement à Grosbois qu’il loue avec un autre entraîneur. «Au début j’ai eu des boxes en location. J’ai attendu mon tour pendant deux ans, puis j’ai eu ma chance.» L’établissement est équipé d’une trentaine de boxes, et de locaux dans lesquels il est possible de vivre. «L’appartement est trop petit pour ma famille, mais j’ai du personnel qui habite là», confirme l’éleveur.
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Au total, Grosbois peut accueillir 1.500 chevaux en même temps. D’ailleurs, on y trouve tout le nécessaire pour réussir une carrière équestre. «Nous avons une clinique avec des vétérinaires qui soignent des chevaux de partout, des trotteurs, des galopeurs, des poneys, des ânes, les équidés en général», se targue Christophe Walazyc, régisseur du domaine de Grosbois.
Toute une communauté
Selon lui, «un millier de personnes vivent ou travaillent sur le domaine. C’est toute une communauté.» Cette dernière est alimentée par les élèves de l’école des courses hippiques de Grosbois, qui prépare aussi bien aux métiers de lad, c’est-à-dire de garçon d’écurie, de driver que de jockey. Un réfectoire et une sellerie se trouvent également sur place pour subvenir aux besoins en nourriture, et pour les équipements des chevaux. Il y a un même un château datant du début du XVIIe siècle et un musée en plein cœur du domaine, consacré aux courses de trot.
Crédit: T. Weill/20 Minutes
Mais la vraie richesse du lieu, ce n’est pas tellement ce fonctionnement semblable à une ville auto-suffisante. «A Grosbois, on a la chance d’être dans un centre d’entraînement où on peut regarder les autres travailler», affirme Gilles Curens. Un bon moyen de progresser, simplement «en observant différentes méthodes d’entraînement. Après, ça reste un métier de compétition, le complexe est assez grand pour que tout le monde puisse travailler sans se gêner». C’est bien là tout l’intérêt d’une «ville» construite autour de la course hippique.